Le 18 mai 2017,
Initiative personnelle d’un
directeur d’administration centrale ou préfiguration d'une nouvelle
politique numérique dans l’éducation ?
Un revirement lourd de conséquence vient
d’être opéré au ministère de l’éducation nationale : avant la
nomination du nouveau ministre, le directeur du numérique pour
l’éducation incite clairement les cadres académiques à l'utilisation des
outils des grandes multinationales du numérique (notamment les GAFAM,
Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) au mépris de la protection
de l'identité numérique des élèves et des personnels. Il ignore
délibérément les risques évoqués par la CNIL sur le traitement possible
des données personnelles et scolaires des élèves (souvent mineurs),
données particulièrement sensibles, et qui les suivront longtemps...
Le ministère avait jusqu’à présent
soutenu une architecture des systèmes d’information garantissant la
protection des données personnelles et scolaires des élèves et des
personnels. Cet abandon d'une politique nationale cohérente va
fragiliser les personnels en les plaçant dans une position
déontologiquement discutable, alors qu'ils ne maîtrisent pas forcément
les enjeux juridiques complexes de ces questions.
Le directeur du numérique encourage
ainsi l’ouverture des annuaires académiques et des établissements aux
grands fournisseurs de services du Web.
Cela, semble-t-il, sans concertation ni
au sein de l’administration centrale, ni avec les recteurs, et alors
que la présidente de la CNIL déclarait récemment que « la France doit
garder la souveraineté de ses données scolaires »! Et il le fait, au
détriment de toutes les procédures normales, en adressant un message par
mél aux cadres académiques en charge du numérique et des systèmes
d’information.
Les organisations signataires jugent
inacceptables que les grandes multinationales du numérique puissent
puiser à leur guise dans les données personnelles des élèves et des
enseignants.
Elles s’inquiètent qu’une telle décision
aussi lourde de conséquences pour les personnes et la souveraineté des
données puisse être prise par simple mél.
Elles dénoncent cette tentative de
passage en force contraire à l’État de droit et saisiront la CNIL et la
Direction des affaires juridiques du ministère sur cette question. Elles
demandent au nouveau Ministre de l’éducation nationale de clarifier
rapidement sa position sur cette question.
Elles demandent également l'ouverture au plus vite d'une concertation sur le droit du numérique à l'Ecole.
La CGT EDU’CATION, le SNES-FSU,
- Le Café pédagogique : Numérique : Le ministère ouvre la porte à Google
- Céline Authemayou : Pour la CNIL, "la France doit garder la souveraineté de ses données scolaires"
Le communiqué au format
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