Le gouvernement communique sur une large revalorisation salariale des personnels de l’Éducation nationale.
La CGT-Éduc’action
prend acte positivement de cette future revalorisation qui vient
compléter l’augmentation du point d’indice de 0,6 % en juillet 2016 et
de 0,6 % en février 2017 annoncée il y a quelques semaines. Ces annonces
étaient attendues avec impatience par les personnels qui ont subi le
gel du point d’indice depuis 5 ans et qui ont perdu 14 % de pouvoir
d’achat depuis l’année 2000...
Malgré tout, pour notre organisation, le
compte n’y est pas. Si la revalorisation promise est bien réelle, elle
est loin de compenser la perte de pouvoir d’achat de 14 % depuis 2000,
d’autant qu’une partie de cette augmentation se fera sous la forme d’une
intégration partielle des indemnités et primes dans le salaire. Enfin,
rien n’est prévu pour garantir l’indexation de l’augmentation indiciaire
en fonction de l’augmentation du coût de la vie.
La nouvelle progression de carrière
accompagnée d’une nouvelle grille indiciaire des enseignant-es, CPE et
COP/Psychologues scolaires, a été présentée à la presse le lundi 30 mai
2016. Elle modifie en profondeur l’avancement de ces personnels en liant
moins celui-ci au mérite. En effet, l’avancement sera à cadencement
unique, sauf au 6e et au 8e échelon de la Classe normale, pour le
passage à la Hors classe et pour celui à la Classe exceptionnelle. Si
cela atténue les différences criantes et injustes de carrière dans le
premier grade, cela maintient tout de même la possibilité d’une
progression plus rapide, liée au "mérite", aux 6e et 8e échelons.
Elle conserve un second grade dont
l’accès va demeurer inégalitaire. Si chaque collègue devrait pouvoir
l’atteindre, tous ne parviendront pas forcément à son échelon terminal
au bout d’une carrière complète.
Le gouvernement répond à l’allongement
des carrières par la création d’un nouveau grade. La mise en place d’une
classe exceptionnelle est en réalité un grade à accès fonctionnel
(GRAF) qui va accentuer les inégalités entre collègues ainsi que les
inégalités salariales femme/homme.
Ce nouveau grade qui, à terme, ne
concernera que 10 % des personnels d’un corps, sera réservé en priorité
aux enseignant-es ayant exercé des fonctions particulières (éducation
prioritaire, directeur-trice d’école, formateur-trice, conseiller-ère
pédagogique…). L’exemple du premier degré est éloquent. La valorisation
pour l’accès à ce nouveau grade, par exemple de la fonction de
directeur-trice d’école, emploi occupé majoritairement par des hommes,
se fera au détriment des femmes, dans un corps très fortement féminisé.
De plus, rien n’est encore fixé sur les modalités d’évaluation et de
passage de grades, ce qui influence grandement le caractère égalitaire
ou non de la progression de carrière et donc sa revalorisation réelle.
Dans ces annonces, à aucun moment il
n’est question des personnels non-titulaires, alors que nous sommes
toujours en attente d’une circulaire de cadrage sur les rémunérations.
La CGT-Éduc’action
continue d’exiger une augmentation immédiate de l’ensemble des
personnels de l’Éducation nationale de 400 euros en rattrapage du
pouvoir d’achat perdu. Elle revendique une classe/grade unique, avec
avancement uniforme sans notion de mérite.
Montreuil, le 3 juin 2016
Le communiqué au format
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire