Presque 5 ans après sa généralisation, la nécessité d’un bilan s’impose !
A l’évidence, le bac pro en 3 ans suscite de nombreuses réactions et inquiétudes...
- Une année d’enseignement en moins, c’est 25% de temps de formation perdu.
Cette amputation ne peut être considérée
comme négligeable. Les PLP rencontrent aujourd’hui des difficultés pour
transmettre tous les savoirs nécessaires au niveau IV.
- La mise en place des CCF a profondément désorganisé les établissements.
Elle entraine une surcharge importante
de travail pour les collègues et une remise en cause de la valeur
nationale du diplôme et de l’égalité de traitement de tous les
candidats.
- L’instauration de grilles
trisannuelles n’indiquant plus de seuil de dédoublement a conduit à des
situations très tendues dans certains établissements.
La combinaison de ces facteurs génère
une perte d’heures d’enseignement professionnel et général, une
dégradation des conditions de travail pour les enseignants et d’études
pour les élèves.
- La réforme du bac pro impose dans les établissements, la mise en place de l’accompagnement personnalisé sur les moyens des DHG.
Cette aide ne peut remédier
systématiquement aux difficultés importantes rencontrées par les élèves.
Elle supprime trop souvent les possibilités de dédoublement qui
seraient plus utiles.
Certaines organisations ont accompagné la mise en place de la réforme en 2007. En ce qui la concerne, la CGT Éduc’action s’est opposée, dès le départ, à la généralisation
du bac pro en 3 ans et donc à la suppression de tous les bacs pro en 4
ans. Elle exige aujourd’hui l’ouverture immédiate du dossier et la
remise à plat de toute la réforme.
En novembre 2013, le Ministère a ouvert des discussions sur l’organisation des CCF et des PFMP.
Après 3 réunions, nous n’avons, à ce jour, aucune certitude sur ce qui
sera finalement proposé. Le retard pris par le cabinet du ministre ne
permet pas d’être optimiste sur des possibilités réelles de
modifications, allant dans le sens de nos revendications, pour la
rentrée 2014.
De même, pour le bac pro GA (gestion administration) dont la CGT
Éduc’action a condamné la mise en place, les discussions commencées en
mars 2014 n’ont pour le moment pas abouti. Les difficultés rencontrées
par les personnels (notamment par des consignes pédagogiques différentes
d’une académie à l’autre), le stress et la souffrance au travail qui en
résultent, pour une partie des personnels, ne sont pas suffisamment
pris en compte par l’inspection générale. Les discussions se
poursuivent, la CGT
Éduc’action suit tout particulièrement ce dossier révélateur des
dérives que comportent la réforme du bac pro en 3 ans et le tout CCF.
Les élections professionnelles de décembre 2014,
seront le moment pour les PLP d’exprimer leur désaccord avec les
politiques gouvernementales menées depuis des années dans la voie
professionnelle.
Le dossier du bac pro 3 ans n’est pas la
seule source d’inquiétude pour les PLP et l’ensemble des personnels
EREA, SEGPA, LP, LPO. Les menaces sur la régionalisation de la formation
professionnelle et le développement à tout va de l’apprentissage sont
des dossiers sur lesquels nous reviendrons.