Communiqué de presse FSU, UNSA, FO, CGT Educ’Action, SNALC, SUD, FCPE, JPA
La loi « avenir pro » de 2018 a permis la promotion des écoles de
production. Le gouvernement veut les développer en renforçant le
financement public de ces établissements privés hors contrat et ainsi
atteindre la centaine d’ici 2028.
Lors du Conseil supérieur de l’Éducation
le 10 octobre, l’examen de leur reconnaissance par l’État était à
nouveau à l’ordre du jour. Les représentant·es des organisations
syndicales et des associations de parents d’élèves, ont une fois de plus
dénoncé le développement important de ces écoles privées et le
financement public dont elles bénéficient. Alors que dans le même temps,
l’enseignement professionnel public voit diminuer ses moyens, que toute
l’Éducation est soumise à une cure d’austérité, et que plus de 13 000
élèves dont 9 000 en lycée professionnel, sont resté·es dans l’attente
d’une affectation en lycée à la rentrée faute de capacités d’accueil
suffisantes dans le réseau public, ce financement du privé hors contrat
est scandaleuse.
Les écoles de production ne connaissent pas la crise !
Ces écoles bénéficient massivement de
l’argent public, par l’usage gratuit d’équipements municipaux et surtout
sous la forme de subventions. L’argent public semble couler à flot dans
une totale opacité ! Les collectivités territoriales (régions,
métropoles, communautés de communes, municipalités…), l’État, via les
directions régionales de l’économie, de l’emploi et des solidarités
(DREETS), et tous les dispositifs de financement comme « France relance »
ou le Fonds national d’aménagement et de développement du territoire,
sont mis à contribution. Alors qu’un·e élève en lycée professionnel
public coûte en moyenne 13 760€, certaines écoles de production
affichent 29 700€ par personne, soit plus du double, financés à 85% avec
des fonds publics.
Les coûts de formation, astronomiques,
peuvent se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an et
par élève, un montant nettement supérieur à ceux de la scolarisation
d’un·e élève en LP, ce qui n’empêche pas un taux de décrochage très
important.
Au-delà d’un modèle économique fondé sur
la captation de fonds publics et la défiscalisation de fonds privés via
le mécénat, il s’agit aussi de confier la formation de jeunes à des
entreprises locales, sans autre ambition que de répondre à une demande
locale. Il s’agit de promouvoir un modèle de formation éculé, la
formation « sur le tas » d’une main d’œuvre qui travaille gratuitement
pour des entreprises et sans la protection juridique que confèrent les
statuts de stagiaires ou d’apprenti·es. Quid des enjeux de sécurité au
travail, de lutte contre le harcèlement et contre les violences sexistes
et sexuelles ? Quid de la qualité des contenus enseignés et de leur
exhaustivité ? Tout cela apparaît visiblement comme secondaire à des
ministres et des élu·es, qui promeuvent, chaque fois qu’ils et elles le
peuvent, ces écoles avec force d’inaugurations en grande pompe et
d’interviews dans la presse régionale.
our les organisations et associations
FSU , UNSA, FO, CGT Educ’Action, SNALC, SUD, FCPE, JPA, il est urgent de
mettre fin à ce système qui gaspille l’argent public et organise
l’exploitation de jeunes, très souvent mineur·es, pour une formation
sans aucune garantie de qualité et de réussite aux examens. Tout cela
relève de la gabegie et de l’escroquerie ! Pour obtenir une première
qualification professionnelle par un diplôme, gage d’une formation
professionnelle et générale globale et émancipatrice, le financement
alloué à ces écoles de productions doit cesser et revenir à l’École
publique.