Pas de vague !
L’émotion a été vive dans le monde
enseignant à la vue de la vidéo montrant une professeure menacée par un
élève armé. Que l’arme soit factice ou non, il n’en demeure pas moins
que l’acte est d’une violence inouïe pour notre collègue.
La CGT
Éduc’action condamne cet acte et a accompagné la collègue dans ses
premières démarches. Elle apporte son soutien à l’ensemble du personnel
de ce lycée.
L’École n’est pas en dehors de la
société et la violence s’est développée, ces dernières semaines, dans et
autour des établissements, notamment en Ile de France où deux jeunes
mineurs sont décédés dans des affrontements inter quartiers. Le
gouvernement a laissé des quartiers entiers à l’abandon. La violence
dans les établissements n’est, hélas, pas un fait nouveau. Elle reflète
un véritable malaise social et place les enseignant·es en première
ligne.
Christophe Castener, ministre de
l’Intérieur et Jean Michel Blanquer, en dehors de l’annonce de
l’interdiction des portables, ont joué la carte du « tout sécuritaire ».
Pour la CGT
Éduc’action, la violence dans les établissements n’est pas une fatalité.
Une présence humaine et adulte en nombre suffisant est indispensable :
enseignant·es, non enseignant·es, personnels de santé et sociaux,
personnels de vie scolaire….
Pourtant, le ministre de l’Éducation
vient d’annoncer un plan de 3000 suppressions de postes dans les
collèges, les lycées et les services administratifs.
L’Institution a la responsabilité de
protéger ses agent.es. Elle doit mettre les moyens humains pour
appliquer au mieux cette protection aux personnels et aux élèves.
L’autonomie accrue des établissements a
largement contribué à laisser leur direction gérer seule ces faits de
violence. La réponse est souvent en deçà des attentes des collègues
puisque l’évaluation des chef·fes d’établissement par les rectorats les
pousse à minimiser les faits, à ne pas faire de vagues. Se sentant ainsi
lâché·es par leur hiérarchie et l’Institution, l’impact sur les
collègues et leur santé psychique est désastreux.
La CGT
Éduc’action revendique :- des moyens humains supplémentaires afin de
permettre aux élèves et aux personnels de travailler dans un climat
serein ;
- l’’intégration des lycées et lycées pro dans l’Éducation prioritaire ;
- un accompagnement juridique et psychologique par
l’Institution des collègues ayant subi des agressions verbales ou
physiques ;
- un renforcement de la médecine préventive pour prévenir les risques psycho-sociaux ;
- une meilleure prise en compte des CHSCT académiques et départementaux.
Montreuil, le 24 octobre 2018