Les sujets d’examen soumis aux élèves
cette année sont révélateurs du climat idéologique dans lequel nous
baignons. Adieu esprit critique et réflexions complexes, vantons
l’apprentissage et les interventions militaires françaises ! Deux
exemples pour une même démarche : imposer un cadre de pensée unique...
Bac pro secteur production : un sujet d’éco-gestion à la gloire de l’apprentissage !
Le ministère ne prend désormais aucune
précaution pour faire l’éloge de l’apprentissage. Sa volonté de répondre
favorablement au diktat du patronat va jusqu'à utiliser les arguments
de ce dernier jusque dans les sujets d'examen. En effet, le sujet
d'éco-gestion du bac professionnel secteur production de cette session a
de quoi surprendre.
La seconde partie propose au candidat de
traiter un sujet choisi parmi trois propositions. Le sujet C consistait
à expliquer l’intérêt de poursuivre des études en contrat
d’apprentissage. A travers des indications très orientées, l'élève est
amené en finalité à expliquer le choix du mode de poursuite d'études
qu'il a fait. En appui du sujet, des tableaux et des graphiques extraits
de magazines comme le Figaro ou le Monde qui illustrent de façon très
partisane, la situation de l’apprentissage en France ne laissant aucun
doute sur le parti pris du document. Excepté un schéma sur les secteurs
touchés par la baisse de l’alternance, les autres présentent
l'apprentissage sous des formes dithyrambiques : un schéma sur les
salaires des apprenti-es, un autre sur les entreprises qui embauchent
des apprenti-es… Cette présentation agrémentée de données chiffrées très
contestables (sur le nombre d’embauches par exemple) est inacceptable.
Par ailleurs, l'ensemble des sources
documentaires à l'appui des différents sujets reflètent également un
choix très partisan. Des extraits du FIGARO dont chacun connait
l'orientation politique sont utilisés à plusieurs reprises.
De toute évidence, le Ministère ne se
prive pas d'utiliser même les sujets d'examen pour distiller une pensée
dominante auprès des élèves que ce soit par le choix du sujet comme de
celui des documents à l'appui de la réflexion. Il participe à
l'affaiblissement de la voie professionnelle sous statut scolaire et
démontre ainsi que l'acte éducatif est bien un acte politique, ici au
service du capitalisme.
La CGT
Éduc’action ne peut accepter cette promotion de l'apprentissage et la
diffusion d'une telle propagande, en toute impunité. Elle continue
d'agir pour que l'Education permette l'accès à l'émancipation
intellectuelle et à la culture pour tous.
Brevet des collèges : une épreuve d’Education Morale et Civique (EMC) au garde à vous !
Alors que « L’objectif de l’EMC est
d’associer dans un même mouvement la formation du futur citoyen et la
formation de sa raison critique. [...] », les candidat-es au Brevet
2017 n’avaient d’autre choix que de glorifier le rôle de l’armée
française à partir d’un document qui relate l’intervention de militaires
après des intempéries... « Vous avez été choisi(e) pour représenter
la France au prochain sommet de l’Union européenne. Vous êtes chargé(e)
de réaliser une note pour présenter une mission des militaires français
sur le territoire national ou à l’étranger. Montrez-en quelques lignes
que l’armée française est au service des valeurs de la République et de
l’Union européenne. »
Au moment où la France, engagée dans des
guerres dont on ne parle que bien peu, voilà que l’on exige des élèves
de troisième de dresser un portrait obligatoirement flatteur d’une
institution que chaque citoyen doit être en droit de remettre en cause.
La façon dont est posé le sujet ainsi que le document proposé ne laisse
que peu de place à la «raison critique».
La CGT
a toujours milité pour la paix entre les peuples et réaffirmé son
exigence de voir cesser au plus vite toutes les interventions militaires
dans le monde, à commencer par celles engagées par la France.
Montreuil, le 05 juillet 2017