vendredi 19 décembre 2025

Réforme de la formation des enseignant·es

 

Une réforme de la formation initiale qui résonne avec une mise sous tutelle par l’employeur et un métier fragilisé

La formation des enseignant·es est soumise à des réformes successives : en 20 ans, on dénombre 5 réformes majeures et nous venons d’en connaitre 3 en moins de 5 ans.

Pourtant, le nombre de candidat·es au métier ne cesse de chuter ; il a été divisé par plus de deux en 20 ans, provoquant une « crise du recrutement ». Depuis 2024, le ministère de l’Éducation nationale a décidé d’un profond bouleversement de la formation initiale, qui s’appliquera dès la rentrée 2025.

Cette réforme modifie à la fois le moment du concours, le contenu de la formation, l’organisation des stages, le rôle des universités, et même le statut des futur·es enseignant·es. Le ministère avance plusieurs objectifs : rendre le métier plus attractif, proposer un parcours plus professionnalisant, mieux préparer les futur·es enseignant·es aux réalités du terrain. Pourtant, cette énième réforme ne va pas s’attaquer au principal problème du « déficit d’attractivité » qui est la dégradation des conditions de travail et des salaires des enseignant·es !

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L’entreprise n’est pas légitime à participer à l’orientation et à la formation des élèves mineur·es

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Alors que plusieurs jeunes ont trouvé la mort en entreprise en fin d’année scolaire dernière, la circulaire du 21-11-2025 précise les modalités d’accueil d’élèves de collège et de lycée en milieu professionnel.

Elle différencie les séquences d’observation (en classe de quatrième et de troisième ; en classe de seconde générale et technologique), des stages d’initiation (troisième « prépa-métiers »; quatrième des Segpa ; seconde STHR) et des stages d’application (troisième de Segpa et des établissements régionaux d’enseignement adapté ; élèves de première STHR).

Elle rappelle, pour chacun les conditions d’encadrement législatif et humain.

Pour les séquences d’observation en milieu professionnel, les élèves « doivent faire l’objet d’un suivi de la part d’un personnel de l’établissement référent et d’un tuteur en milieu professionnel » et « ils ne peuvent être exposés à des travaux ou à des activités interdits et réglementés par le Code du travail ».

Pour les stages d’initiation, « chaque élève doit faire l’objet d’un suivi individuel de la part d’un enseignant de son établissement d’origine et d’un tuteur dans l’entreprise ou l’organisme d’accueil » et il peut « effectuer des activités pratiques variées, et sous surveillance, des travaux légers autorisés aux mineurs » par l’article D. 4153-4 du Code du travail.

Pour les stages d’application, une convention est signée, les élèves bénéficient d’un suivi et ils procèdent à des manœuvres ou manipulations sur des machines, produits ou appareils de production nécessaires à leur formation.

La situation des élèves en situation de handicap est à peine rappelée et lorsque la circulaire évoque très rapidement les accidents, les risques professionnels ou les violences sexistes et sexuelles que les mineur·es peuvent subir c’est uniquement sous l’angle de la prévention laissant les établissements imaginer une mise en œuvre et renvoyant beaucoup de responsabilités sur les élèves mineur·es !

Pour la CGT Éduc’action l’orientation et la formation des mineur·es est incompatible avec les impératifs de productivité des entreprises.

La CGT Éduc’action revendique la suppression des séquences d’observation pour les classes de quatrième, de troisième et de seconde générale et technologique. Pour les stages d’initiation et d’application pour les élèves de Segpa et de 3ème prépa-métiers elle préconise des périodes d’immersion en lycée professionnel plutôt qu’en entreprise.

Pour la CGT Éduc’action il faut travailler de conserve sur trois plans : former et prévenir notamment en doublant les heures de PSE et d’éco-droit, accorder de nouveaux droits aux élèves mineur·es comme un droit de retrait face à des dangers graves et imminents, sanctionner les entreprises coupables en renforçant les moyens de l’inspection du travail.

 

Montreuil, le 17 décembre 2025

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Fiche pratique AED : Le droit de grève


Comme tout·e salarié∙e de la Fonction Publique d’État, un∙e AEd dispose du droit de grève à partir du moment où au moins une organisation syndicale représentative a déposé un préavis de grève. Bonne nouvelle ! La CGT Éduc’action en dépose pour tous les jours de l’année scolaire.

 

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mardi 2 décembre 2025

On ne fera pas taire la CGT et sa secrétaire générale !

 

La CGT dénonce avec force cette énième procédure-bâillon de la part d’un lobby patronal, financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Il s’agit d’une attaque d’un degré inédit puisqu’elle vise directement la Secrétaire générale d’une des plus grandes organisations syndicales du pays.

La CGT apprend avec effarement la mise en examen de sa Secrétaire générale, Mme Sophie Binet, faisant suite à une plainte pour injures publiques déposée par l’association "Mouvement des entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance", présidée par Mme Sophie de Menthon. RTL est également mis en examen en tant que diffuseur des propos. 

On reproche à Sophie Binet ses propos tenus lors de son intervention sur RTL le 31 janvier dernier, lorsqu’elle fut interrogée sur le « chantage à l’emploi » de la part de certains grands patrons, venus se succéder dans les médias « pour alerter sur la fiscalité et les réglementations » et affirmer que « pour pousser à la délocalisation, c'est idéal ! ». Certains affirmant même « Ceux qui peuvent partir partent et ils ont raison. »

Elle avait alors dénoncé ces propos et ces comportements en disant « Moi j'ai envie de dire : les rats quittent le navire ». 

Il va sans dire que cette déclaration était une image, reprenant une expression populaire bien connue visant à dénoncer les pratiques permanentes de délocalisation et de chantage à l’emploi des multinationales. 

La CGT dénonce avec force cette énième procédure-bâillon de la part d’un lobby patronal, financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Il s’agit d’une attaque d’un degré inédit puisqu’elle vise directement la Secrétaire générale d’une des plus grandes organisations syndicales du pays.  Empêcher un syndicat de dénoncer les pratiques patronales c’est l’empêcher de jouer son rôle et porter directement atteinte aux libertés syndicales.  Cette tentative manifeste de judiciariser la critique sociale et de détourner le débat public illustre une nouvelle fois la volonté de certains lobbys patronaux au service des plus riches pour faire taire les voix qui dérangent.

La CGT rappelle que la liberté syndicale est une liberté fondamentale, indispensable au fonctionnement démocratique. Chercher à en entraver l’exercice constitue une atteinte grave à un droit essentiel, protecteur de l’ensemble du monde du travail.

Au-delà de cette affaire, la CGT alerte sur une tendance inquiétante : c’est la 5e procédure judiciaire contre un membre du bureau confédéral de la CGT en 2 ans. Sur le terrain, des centaines de militants et militantes font face à une répression de plus en plus décomplexée sur leurs lieux de travail et dans leurs pratiques syndicales. 

Cette stratégie d’intimidation vise à réduire au silence toutes celles et ceux qui défendent l’intérêt général et les travailleurs et travailleuses. 

La CGT réaffirme avec détermination qu’elle ne se laissera jamais bâillonner ni détourner de son mandat : défendre les droits collectifs, dénoncer les abus patronaux et porter une ambition de justice sociale. Plus que jamais, les libertés syndicales doivent être protégées et renforcées, car elles demeurent un pilier indispensable de la démocratie et du progrès social.

 

Montreuil, le 2 décembre 2025

Le 16 décembre, AESH en grève. Un métier, un statut.

 

Le 16 décembre prochain : budget discuté, statut de catégorie B exigé !

Mobilisons-nous pour imposer enfin un statut.

Le 16 décembre 2025 se tiendra le CSA ministériel où siègent les représentant·es syndicaux·ales. Au programme, le budget pour la prochaine rentrée scolaire. Nous faisons face à un scandale institutionnel : alors que plus de 45 000 élèves en situation de handicap n’ont pas d’accompagnement depuis la rentrée 2025, seulement 1 200 recrutements d’AESH sont prévus au niveau national dans le prochain budget ! Le compte n’est pas bon et annonce de nouvelles difficultés.

Les AESH sont désormais le deuxième corps de métier de l’Éducation nationale (140 000 agent·es). L’absence de statut est un véritable affront assumé politiquement à l’égard de toutes et tous ! L’accompagnement humain des élèves en situation de handicap est bel et bien inscrit dans la loi de 2005 car cela répond à un besoin permanent. Pour rendre ce métier indispensable attractif, il faut mettre en place un statut protecteur, celui de fonctionnaire !

Dans ce contexte, la CGT Éduc’action appelle les AESH et l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à une grande journée de grève et de mobilisation le mardi 16 décembre.

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