dimanche 30 novembre 2025

Tract UD CGT 50 d'appel à la mobilisation du 2 décembre - rendez-vous de manifs

 


En grève le 2 décembre, contre l'austérité budgétaire.

Assumant une politique de l’offre et du ruissellement faisant la part belle au Capital, E.Macron et ses gouvernements, année après année, imposent des budgets austéritaires faits de réduction des recettes fiscales/dépenses de l’État. On assiste donc au développement des inégalités, d’une injustice fiscale/sociale qui touchent immanquablement les travailleur·euses, les plus précaires, les malades, les retraité·es, les Services publics… Et le cap pour 2026 reste le même…
Si les débats budgétaires ont permis d’aborder la question de l’injustice fiscale (taxe Zucman) et celle des retraites (report de la réforme Macron), aucune avancée significative n’est survenue. Pire, la sur-communication autour de ces mesures est l’arbre qui cache la forêt d’autres mesures inacceptables.
Ce que nous voulons, c’est un budget d’urgence, pour des Services publics de qualité, notamment dans l’Éducation. Gagnons tout cela par la mobilisation et la grève dès le 2 décembre.

 


 

dimanche 23 novembre 2025

AESH : ACCOMPAGNER LES ÉLÈVES EN STAGE (droits et obligations)

 

Les effectifs des élèves en situation de handicap scolarisé·es en milieu ordinaire ont doublé entre 2006 et 2024, passant de 232400 à 563400 élèves (soit de 1,9 % à 4,7 % de l’ensemble des élèves). L’augmentation, fort logiquement, concerne surtout le 2nd degré (+463,7 %) et principalement les lycées professionnels où la hausse est la plus importante. Le nombre d’élèves en situation de handicap y a été multiplié par 11,4. « Cette hausse reflète en partie l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap dans le premier degré quelques années plus tôt, ces effectifs se répercutant ensuite dans le second degré » (note de la DEPP).

L’orientation vers la voie professionnelle s’apparente souvent à une orientation subie synonyme de négation du projet personnel et professionnel. Parfois cette orientation ne tient même pas compte du handicap-troubles créant ainsi des situations d’échec. Se conjugue à cela un accompagnement déficient caractérisé par un manque cruel d’AESH et par l’absence d’Ulis dans de nombreux lycées professionnels.

Des problèmes pédagogiques et de sécurité peuvent également se poser dans les ateliers faute d’un encadrement réel. Et que dire des PFMP dont on connait le caractère discriminatoire et qui restent pour ces élèves un impensé y compris pour les missions de l’AESH.

Téléchargez le tract ICI

AESH : je me syndique à la CGT Éduc’action

 

Alors que nos conditions de travail se dégradent (notamment avec la mutualisation à outrance), que nos salaires indiciaires décrochent et que les attaques contre nos conquis sociaux (retraites…) se multiplient, il est indispensable de renforcer le syndicalisme de lutte porté par la CGT Éduc’action. Pour gagner face à des politiques réactionnaires et inégalitaires, pour faire entendre la voix des AESH, renforçons et rejoignons la CGT Éduc’action.

Le projet de de la CGT Educ’action, les bonnes raisons de se syndiquer

mobilisé·es pour accompagner et régulariser les mineur·es non accompagné·es

 

Une politique migratoire qui intègre les idées d’extrême droite

En octobre dernier, l’alliance des droites avec le RN, de plus en plus assumée, s’est manifestée avec l’adoption d’une résolution lepéniste demandant la suppression de l’Accord franco-algérien ce qui fragiliserait le droit au séjour des ressortissant·es algérien·nes en France, parmi lesquel·les certain·es de nos élèves et collègues.

Dans ce contexte de surenchères xénophobes, la loi Darmanin, adoptée grâce à l’appui du RN se durcit à travers les décrets d’application. Avant de quitter la place Beauvau, Retailleau nous a infligé un arrêté sur l’« examen civique » pour l’accès à certaines cartes de séjour, qui s’ajoute aux exigences de maîtrise de la langue. S’ils∙elles devaient satisfaire à ces exigences, nombre de Français·es de naissance perdraient la nationalité ! Le renforcement d’une telle politique faisant « la chasse à l’étranger » a des répercussions directes sur une partie de nos élèves, mineur∙es non accompagné∙es. Ils·elles se retrouvent dans des situations fragiles et précaires, considéré·es comme des menaces pour le pays. Intolérable. C’est au mouvement social de montrer qu’il ne lâche rien dans la solidarité avec les travailleur·ses et familles immigré·es.

Télécharger le tract

jeudi 20 novembre 2025

Résultats des évaluations nationales : Une mauvaise note pour le ministère

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Marqueur indiscutable de la politique éducative Macron, les évaluations nationales 2025 ont rendu leur verdict ce jeudi 20 novembre. La présentation des résultats a de nouveau été l’occasion pour le ministère de s’engouffrer dans un vaste exercice de satisfecit peu à propos.

Si le ministère se félicite de certains progrès, la CGT Éduc’action n’a pas cette lecture optimiste des choses. Elle estime surtout que la « stabilité » des résultats atteste principalement de l’échec de la politique éducative en place depuis des années, notamment sous l’impulsion de JM. Blanquer et E.Geffray. Dans le 1er degré, ces résultats marquent l’échec patent d’une politique tournée quasi exclusivement vers les matières dites fondamentales (français et mathématiques) et des pratiques imposées comme la fluence (lecture rapide de mots). Si le ministère se félicite d’une amélioration dans ce champ de compétence évalué, il oublie de dire qu’il n’en est pas de même de la compréhension, pourtant indispensable lors de la lecture… Les « mauvais » résultats en 5ème attestent également de l’inutilité des groupes de niveaux instaurés par le Choc des savoirs.

La publication des résultats est l’occasion pour la CGT Éduc’action de rappeler que les évaluations nationales généralisées et standardisées sont inutiles et de demander à nouveau leur suppression. Nous rappelons que les personnels enseignants n’ont pas attendu ces épreuves pour évaluer régulièrement les élèves et ajuster leurs pratiques pédagogiques pour la réussite de tous et toutes. Elle dénonce également les conditions de passation et les pressions hiérarchiques subies par les personnels alors que la profession et les organisations syndicales s’y opposent depuis des années. Nous rappelons aussi que les résultats affichés sont souvent faussés puisqu’il n’est plus rare d’assister à des préparations à la passation afin que les écoles et établissements obtiennent les meilleurs résultats possibles. Si c’est une façon entendable d’éviter les comparaisons et la mise en concurrence, cela interroge sur la réelle portée statistique.

Enfin, la CGT Éduc’action rappelle son opposition au tout-évaluation imposé par le pouvoir macroniste dans l’Éducation, qui transforme notre système afin de tout contrôler et mettre en concurrence (les personnels et les élèves), de standardiser les pratiques professionnelles, mais aussi les rythmes d’apprentissage en niant les particularités des élèves.

Année après année, étude après étude, tous les marqueurs attestent de l’inefficacité des politiques éducatives menées en France depuis des décennies. Il y a donc urgence à y mettre fin et à porter un autre projet d’École.

Montreuil, le 20 novembre 2025

Télécharger le communiqué de presse

Fiches outils : les cahiers revendicatifs

 

Partir des besoins locaux pour construire les revendications et l’action

Revendiquer un autre budget qui ne sabre pas les Services publics et aille chercher les recettes là où elles sont (budget de la défense, impôts des plus riches, cadeaux fiscaux aux entreprises…), ce n’est pas simplement aligner des chiffres. Derrière ces chiffres, il y a des postes, des moyens pour les personnels, du matériel… donc des capacités à faire mieux notre travail et dans de meilleures conditions.

Pour l’obtenir, il faut réussir la prise de conscience sur nos lieux de travail, y donner du sens localement pour élargir la mobilisation au-delà de notre base habituelle. Le budget qui se discute actuellement, ce sont les postes et les moyens que nous aurons ou pas à la rentrée prochaine.

Moyens matériels

Télécharger la fiche

Moyens humains

Télécharger la fiche

mercredi 12 novembre 2025

CAP : des constats justes sans réelles solutions

 

L’Inspection générale de l’Éducation, du sport et de la recherche a publié au mois d’août un rapport sur « Le rôle et la place du CAP, entre rôle social et diplôme d’insertion ».

Ce document rappelle des éléments de constats justes, la « dégradation des conditions d’enseignement » dans les Lycées Professionnels et « l’accroissement significatif des élèves à besoins éducatifs particuliers pourtant éloignés des exigences de la spécialité du CAP et des attentes des employeurs ». Il fait le constat que les formations CAP de la voie scolaire accueillent majoritairement des élèves fragiles socialement et scolairement et que « compte tenu des fragilités des élèves, ils rencontrent des difficultés  à trouver des lieux pour les PFMP, parfois à y demeurer et donc à valider le diplôme ». Le rapport fait aussi le constat de la non-adaptation de l’entreprise pour les élèves en situation de handicap.

Pour autant, les occurrences de termes sont révélatrices des obsessions qui guident ce rapport : « insertion professionnelle » (68), « entreprise » (76), « apprenti » et « apprentissage » (236) ; alors que « qualification » (52) apparaît moins que « compétence » (74) et « poursuite d’études » (6) n’est quasiment pas évoqué.

Malheureusement, en dehors de la création de places dédiées en 1ʳᵉ Baccalauréat professionnel pour garantir les poursuites d’études des élèves de CAP, les « solutions » proposées sont rarement pertinentes. Elles reposent en grande partie sur la volonté d’amplifier dans les classes de CAP les réformes néfastes de ces dernières années en donnant davantage d’autonomie aux établissements pour les appliquer ou de développer l’apprentissage et le mixage des publics dans les Lycées Professionnels, sans tenir compte des besoins spécifiques et des fragilités des élèves de CAP.

Pour accompagner les élèves de CAP, la CGT Éduc’action revendique un plan d’urgence pour la voie professionnelle : avec notamment un recrutement massif d’enseignant·es, de personnels de santé et sociaux, d’AED et d’AESH et une réintégration des Lycées Professionnels dans l’Éducation Prioritaire.

Montreuil, le 12 novembre 2025

Télécharger le communiqué de presse

dimanche 2 novembre 2025

6 novembre - mobilisation unitaire des retraités

 


Retraites : tout part de votre fiche de paie

 Les retraites sont directement liées au salaire et à l’emploi. La CGT décrypte votre fiche de paie. 

 

Savez vous lire votre fiche de paie ? tout y est.

 

 

Il manque une part du gâteau !

100 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires en 2024… un record ! En privilégiant la rentabilité financière à court terme, le CAC 40 et les multinationales affaiblissent l’emploi et étouffent les petites entreprises. Si on augmente la part des bénéfices qui va aux salaires plutôt qu’aux actionnaires, on finance en même temps les retraites.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Les revenus des ultrariches ont plus que doublé en vingt ans en France. En février 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi instaurant un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine de ces ultrariches, soit environ 1 800 foyers (si c’était adopté au Sénat). Cela permettrait de rentrer 20 milliards d’euros chaque année dans les caisses de l’État.

LE SAVIEZ-VOUS ?
Depuis 2003, les fonctionnaires doivent cotiser à un régime par capitalisation. Mais, pour récupérer sa « mise » par rapport à ce que l’on a versé, il faut passer 26 ans à la retraite… sauf que la durée de vie moyenne à la retraite est de 24 ans !

CONVENTION COLLECTIVE = PROTECTIONS COLLECTIVES
La convention collective fixe les droits et garanties collectives d’une branche professionnelle. Elle accorde des droits supplémentaires adaptés aux spécificités des secteurs (primes, congés, protections spécifiques…).

PAYER LES QUALIFICATIONS, C’EST FINANCER LES RETRAITES
La non-reconnaissance des qualifications et l’absence de déroulement de carrière organisent le déclassement de plus en plus de cadres et de professions intermédiaires
– notamment de nombreux métiers féminisés. Face à la pression patronale qui tire les salaires vers le bas, la CGT revendique la reconnaissance des qualifications, la transparence
des grilles salariales, la garantie de l’évolution de carrière et l’indexation automatique de tous les salaires sur les prix.

PRIMES NON COTISÉES : LE PIÈGE ! 
L’intéressement, la participation et certaines primes ne comptent pas pour la retraite. Résultat ? Un revenu gonflé sur le moment pour celles et ceux qui en perçoivent, mais aucun droit pour plus tard.

CSG : UN PRÉLÈVEMENT QUI NE CRÉE AUCUN DROIT
La contribution sociale généralisée finance le déficit de la Sécurité sociale en étant prélevée sur presque tous les revenus (salaires, retraites, allocations…). Elle n’ouvre aucun droit à des prestations sociales. Elle est régulièrement augmentée pour compenser les exonérations de cotisations. Elle fait peser une part croissante du financement de la protection sociale sur les travailleur·ses et les retraité·es. La CGT revendique le financement par les cotisations.

EXONÉRATIONS DE COTISATIONS : C’EST VOUS QUI PAYEZ
Depuis 30 ans, les exonérations de cotisations sociales ont explosé. Pourtant, ces cadeaux aux employeurs ont un impact quasi nul sur l’emploi… et négatif sur les salaires !
Les patrons sont incités à compresser les salaires vers le bas car plus un salaire est proche du Smic, plus il y a d’exonérations.
Les salarié·es payent donc trois fois :

  1. les évolutions de carrières sont bloquées ;
  2. les droits sociaux sont sous-financés ;
  3. ces exonérations de cotisations sont compensées en grande partie par l’État – donc avec vos impôts !

ATTENTION IMPOSTURE !
L’extrême droite est l’amie du patronat ! Elle soutient les exonérations de cotisations qui assèchent nos régimes de retraite. Elle vote toujours dans l’intérêt des actionnaires et des grands groupes. Elle est contre l’indexation automatique des salaires sur les prix.

FIN DE CARRIÈRE, LA GALÈRE
L’assurance chômage n’est ni un luxe, ni un cadeau, c’est un droit auquel on accède parce qu’on a travaillé et cotisé. Mais, les dernières réformes ont durci les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage. 

Recul de l’âge de départ à la retraite + réduction de la durée d’indemnisation + baisse du niveau des droits = précarité grandissante, notamment pour les senior·es.

CONGÉS PAYÉS ET RTT : DES CONQUÊTES SOCIALES !
Les congés payés et la réduction du temps de travail ne sont pas tombés du ciel : elles ont été gagnées par les luttes, engagées notamment par la CGT depuis sa création, il y a 130 ans.

À LA POINTE DU PROGRÈS
Certains régimes de retraite (SNCF, RATP, EDF) ont permis une meilleure reconnaissance de la pénibilité du travail et étaient précurseurs. Plutôt que de les supprimer, il faut étendre ces droits. C’est en ce sens que ce sont des régimes pionniers : ils montrent le chemin – alors rétablissons-les !

COTISATIONS SOCIALES : NOTRE PROTECTION SOLIDAIRE !
Les cotisations sociales, c’est bien plus que des lignes sur la fiche de paie. Elles servent à financer la santé, la retraite, le chômage, les congés parentaux et bien d’autres protections essentielles. Chacun·e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est une façon de mutualiser les risques pour ne pas être seul·e en cas de coup dur. C’est aussi le principe qui a inspiré la naissance de la Sécurité sociale il y a 80 ans. Afficher ces lignes sur le bulletin de salaire, c’est permettre aux salarié·es de connaître leurs droits.

ACCIDENT DU TRAVAIL / MALADIE PROFESSIONNELLE : QUAND LE TRAVAIL USE… ET TUE
Alors que l’espérance de vie en bonne santé stagne autour de 64 ans, chaque année travaillée en plus augmente les risques de maladies professionnelles, les accidents du travail et l’usure prématurée, notamment pour celles et ceux qui exercent des métiers pénibles.

AGIRC - ARRCO

Ce sont les retraites complémentaires des salarié·es du privé. La création de l’Agirc a permis que les cadres rejoignent et contribuent au système solidaire par répartition plutôt que de se tourner vers un système assurantiel ou individuel. L’épargne, c’est le chacun-pour-soi, alors que
la retraite, c’est une garantie collective.

 

Télécharger le 4 pages

De l'argent il y en a

 

4 pages retraites

Format .pdf pour impression sans traits de coupe - Télécharger

Format .pdf pour impression avec traits de coupe - Télécharger

Format .pdf pour affichage numérique - Télécharger

Format .pdf pour affichage numérique (planches) - Télécharger

Assemblage indesign - Télécharger

 

➡️ Accéder au dossier retraites

[Tribune] « Le travail tue, et il tue des mineurs »

 Plusieurs secrétaires généraux de l’organisation cégétiste alertent, dans une tribune au « Monde », sur les risques au travail des mineurs en formation. Ils appellent à la suppression des périodes en entreprise non formatrices et des stages dits d’« observation » en classes de 3ᵉ et de 2de. 

 

« Le travail tue, et il tue des mineurs »

Entre avril et juillet, cinq jeunes sont morts au travail. Parmi eux, un apprenti de 15 ans, un lycéen de bac pro de 17 ans, deux élèves de 16 ans en « séquence d’observation » de 2de ont perdu la vie en entreprise. Le plus jeune des morts était un élève de 3e.

Ce ne sont pas des « faits divers » isolés, mais une réalité cruelle : le travail tue, et il tue des mineurs. Selon le dernier rapport annuel de l’Assurance-maladie sur les risques professionnels, en 2023, 1 287 décès liés au travail seraient à déplorer, maladies professionnelles et accidents de trajets inclus, dont 810 accidents du travail reconnus. En la matière, la France est parmi les mauvais élèves de l’Union européenne.

Les moins de 25 ans sont surreprésentés dans les accidents du travail : 2,5 fois plus que le reste des salariés, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). En 2023, toujours d’après les statistiques de l’Assurance-maladie, 32 travailleurs de moins de 25 ans cotisant au régime général sont décédés sur leur lieu de travail, 38 si l’on compte les cotisants à la Mutualité sociale agricole.

Exécution de tâches, parfois dangereuses

Ces chiffres auraient dû alerter. Pourtant, le choix a été fait, depuis 2022, d’augmenter les temps de présence des mineurs en entreprise sous prétexte d’améliorer l’orientation et l’insertion professionnelle : stage d’observation pour les élèves de 2de générale et technologique, aides financières massives pour développer à marche forcée l’apprentissage, parcours différenciés en terminale bac pro.

L’entreprise est un mauvais lieu de formation. D’une part, les stages et l’apprentissage sont discriminatoires dans la mesure où ils reproduisent les inégalités d’accès au marché de l’emploi. D’autre part, poussée par une logique de rentabilité, l’entreprise n’a pas le temps d’accompagner les jeunes : les stages d’observation deviennent rapidement des stages d’exécution de tâches, parfois dangereuses.

En mécanique auto, par exemple, un apprenti ou un stagiaire peut se retrouver à dévisser des pneus à longueur de semaines : aucune plus-value pédagogique… À l’inverse, dans un atelier de lycée professionnel, les élèves vont apprendre à travailler en toute sécurité sur des pannes et des activités de plus en plus complexes.

De plus, au prétexte de « lever des freins » à l’entrée en apprentissage, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018 a diminué la protection des apprentis mineurs : dérogation aux durées maximales hebdomadaire (trente-cinq heures) et quotidienne (huit heures), assouplissement du travail de nuit… La dangerosité de l’entreprise se manifeste également par l’exposition des jeunes à des substances cancérogènes.

« Des filières particulièrement exposées »

La sociologue et codirectrice du groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle Zoé Rollin le confirme : « Nous avons identifié des filières particulièrement exposées, la mécanique et la carrosserie automobile, la coiffure et l’esthétique, et la rénovation de bâtiment. Le taux d’exposition à des cancérogènes y avoisine les 90 %. »

Nous n’oublions pas non plus les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) dont peuvent être victimes les apprentis et les stagiaires, et contre lesquelles il n’existe aucune politique de prévention. Les jeunes sont catapultés dans la vie professionnelle – un monde d’adultes très hiérarchisé – et n’osent souvent pas parler lorsqu’ils en sont victimes par crainte de perdre leur contrat d’apprentissage ou leur stage et de compromettre l’obtention du diplôme préparé.

Nous l’affirmons avec force, il faut supprimer les périodes en entreprise non formatrices, les stages dits « d’observation », en 3e et en 2de générale et technologique, qui n’ont pas de réel intérêt et contribuent à accroître les inégalités. L’apprentissage avant 18 ans doit être interdit : les jeunes doivent être à l’école et non mourir au travail !

Des mesures immédiates et concrètes

Une étude réalisée par l’INRS révèle que les jeunes de moins de 25 ans formés en santé et sécurité au travail pendant leur scolarité ont deux fois moins d’accidents du travail que les autres. Il est nécessaire de renforcer cette formation des jeunes travailleurs aux règles élémentaires du droit du travail, notamment aux règles relatives au droit de retrait, aux principes généraux de prévention et aux possibilités de saisir l’inspection du travail, dès le lycée et dans les centres de formation des apprentis (CFA). En cas de danger ou de VSST, les apprentis et les stagiaires doivent pouvoir savoir vers qui se tourner et exercer leur droit de retrait sans aucune conséquence, ni sur leur parcours scolaire ni sur leur rémunération.

Pour s’attaquer au fléau des accidents du travail, il faut des moyens et des mesures immédiates et concrètes. Parmi eux, une interdiction stricte des travaux dangereux avant 18 ans, un contrôle de conformité des conditions de travail par les services de l’inspection du travail avant la conclusion du premier contrat d’apprentissage. Il est nécessaire de mettre en place une politique pénale intransigeante qui sanctionne sévèrement la délinquance patronale ainsi qu’un doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention.

Les choix politiques et budgétaires des dernières années ont été opérés au détriment des travailleurs et, à l’évidence, au détriment des jeunes en formation qui sont parmi les plus exposés aux risques. La vision managériale néolibérale est une régression sociale : les droits conquis au travail, à la sécurité et au bien-être ne cessent d’être attaqués, et le patronat impose une mise en concurrence rétrograde des travailleurs et des travailleuses.

 

Les signataires

Cécile Clamme, secrétaire générale de l’Union nationale CGT-Travail Emploi Formation professionnelle ; Christophe Delecourt, secrétaire général de l’UFSE-CGT ; Michaël Marcilloux, cosecrétaire général de la CGT-Educ’action ; Charlotte Vanbesien, secrétaire générale de la FERC-CGT ; Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT-Educ’action.