mercredi 16 juillet 2025

L’Éducation et l’ensemble des services publics sacrifiés, l’Armée et le monde de l’entreprise sanctuarisés

 

Communiqué de presse CGT Educ’action

Le 15 juillet, François Bayrou a dévoilé ses orientations pour faire des économies dans le cadre du prochain budget présenté à l’automne. Alors qu’E. Macron avait la veille, lors du défilé du 14 juillet, annoncé « faire de la Défense une priorité » (une augmentation de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards supplémentaires l’année suivante), François Bayrou a, quant à lui, égrainé ses recettes pour éponger la dette à travers l’objectif de son plan « stop à la dette », avec comme seul leitmotiv la baisse de la dépense publique.

« Tout le monde devra participer à l’effort ». La plupart des ministères devront se serrer la ceinture et consentir à des efforts budgétaires avec in fine des coupes dans les services publics (dont 3000 postes de fonctionnaires). C’est bel et bien une casse sociale qui est annoncée et qui touchera davantage les plus précaires et les plus modestes.

Par ailleurs, ce sont surtout les travailleuses et travailleurs qui devront faire des efforts avec la prévision de deux jours fériés en moins. Non content de faire travailler le monde du travail 2 ans de plus avec la dernière réforme des retraites, le gouvernement s’en prend une nouvelle fois à ceux et celles qui produisent les richesses de ce pays. C’est aussi la protection sociale qui est visée : une année blanche avec de surcroît, des contrôles renforcés pour les arrêts maladies. De contrôles, en revanche, il n’en est pas question pour les entreprises : après leur avoir donné des subventions à foison à hauteur de 211 milliards, sans aucune contrepartie, le gouvernement parle de les réduire de façon marginale mais leur promet des marges de « liberté » par ordonnance. Traduction, moins de contrôles. Et que le patronat se rassure ! 900 millions de financement sont prévus pour l’investissement.

Quant à notre secteur, alors que l’Éducation manque de tout et que le service public de l’Éducation ne tient que par la conscience professionnelle des personnels, la situation ne va pas s’améliorer. En effet, François Bayrou s’est voulu rassurant, avec notamment une augmentation du budget pour financer la réforme de la formation initiale.

Pourtant avec la suppression de 3000 postes puis le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois à partir de 2027, le nombre de personnels va décroître inévitablement alors qu’il faudrait, à contrario, des créations de postes pour toutes les catégories de personnels. En effet, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader pour l’ensemble du secteur de l’Éducation, le manque d’attractivité pour tous les métiers et en particulier pour les enseignantes et enseignants devient de plus en plus prégnant. Pour la CGT Éduc’action, l’Éducation nationale et l’ensemble des services publics, ne peuvent être sacrifiés sur l’autel de l’austérité à l’heure où tant de chantiers seraient à finaliser et à financer comme la réduction des effectifs par classe en créant massivement des postes, la titularisation des AESH, la rénovation du bâti… La liste est longue et l’urgence est bel et bien là au risque de voir l’Institution dysfonctionner encore davantage dans son rôle qui est le sien : former toute la jeunesse de ce pays en lui offrant une éducation solide et émancipatrice. Ces mesures annoncées par le 1er ministre sont brutales et inacceptables.

À nous d’imposer d’autres choix

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Communiqué de presse CGT

Le Premier ministre annonce une année noire pour le monde du travail et de  nouveaux cadeaux pour les entreprises

Avec ses annonces, le Premier ministre vient d’ouvrir un chantier aussi brutal qu’idéologique. Ce n’est pas un plan d’économies, c’est une déclaration de guerre aux droits des travailleuses et des travailleurs. Le gouvernement responsable de la situation économique du pays ne se remet jamais en cause notamment sa politique de l’offre.

Au lieu d’ouvrir les yeux sur les urgences sociales – salaires, conditions de travail, santé, éducation, climat – le gouvernement choisit de faire payer une nouvelle fois les travailleur·euses, notamment les privé·es d’emploi, et stigmatise les agent·es du service public. Au lieu de mettre à contribution ceux qui sont responsables du déficit, les plus riches et les grandes entreprises qui ont bénéficié de 73 Milliards de baisse d’impôts chaque année et touchent 211 milliards d’aides publiques, le gouvernement fait encore payer l’addition aux travailleuses et aux travailleurs, aux retraité·es et précaires.

[…]

Ces annonces, faites-en plein cœur de l’été, alors que des millions des travailleurs et de travailleuses ne peuvent pas partir en vacances, sont en total décalage avec les attentes du monde du travail. Elles bradent notre avenir en tournant le dos aux investissements indispensables pour la transition écologique, la recherche et l’éducation, la santé, l’industrie.

Le Premier ministre reconnaît lui-même qu’il n’est pas en situation d’imposer sa cure d’austérité et d’appauvrissement. Rien n’est joué ! L’heure est à préparer la mobilisation. La CGT mettra tout en œuvre pour empêcher ces violents reculs sociaux

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mardi 8 juillet 2025

SUJET DE PSE DU BAC PRO 2025 : UNE OFFENSIVE RÉACTIONNAIRE SOUS COUVERT D’ÉDUCATION À LA SANTÉ

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

La CGT Éduc’action dénonce avec la plus grande fermeté le sujet de l’épreuve de Prévention Santé Environnement (PSE) du baccalauréat professionnel session 2025. Il véhicule une vision rétrograde, culpabilisante et écologiquement douteuse des enjeux de santé sexuelle. Quelle incohérence entre la mise en place de l’EVARS (Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle) et ce sujet.

Un silence coupable

La partie consacrée au virus HPV et à la vaccination, omet toute mention de la santé sexuelle et gynécologique des femmes, pourtant principales concernées par les cancers liés aux papillomavirus. Il ne dit rien non plus des freins sociaux à l’accès aux soins, ni des violences médicales gynécologiques encore trop fréquentes. La logique patriarcale d’invisibilisation est une nouvelle fois à l’œuvre.

Un sujet qui nie le droit à une sexualité épanouie, choisie, et protégée.

Dans les réponses attendues l’abstinence est proposée comme moyen de prévention contre les IST. Ce parti pris réactionnaire et moralisateur est surtout inefficace d’un point de vue de la santé publique !

Ensuite, une page entière s’intéresse à la « pollution » générée par les préservatifs, évoquant leur fabrication à base de latex ou de dérivé du pétrole. Sans jamais rappeler leur efficacité avérée pour prévenir les IST. Ce glissement vers une écologie culpabilisante vise à faire peser la charge écologique sur les comportements individuels.

Des personnels de santé exposé·es aux HPV par les fumées chirurgicales ?

Le sujet évoque enfin que les soignant·es au bloc opératoire peuvent être contaminé·es au HPV par les fumées générées lors d’opérations au laser. Mais ces données scientifiques sont anciennes et manque de précisions notamment épidémiologiques. Ce discours anxiogène instrumentalise une question complexe sans contextualisation ni rigueur scientifique.

La CGT Éduc’action revendique des sujets de PSE qui reposent sur des données scientifiques rigoureuses, intègrent les approches féministes et respectent le vécu des élèves sans les infantiliser et les moraliser. C’est pourquoi L’EVARS est un impératif éducatif et citoyen. Pour la CGT Éduc’action l’éducation à la santé, à la prévention des risques au travail et à l’environnement doit être un outil d’émancipation, pas un outil de contrôle social. Nos élèves méritent mieux.

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La CGT Éduc’action quitte le GT des Assises de la santé scolaire !

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

À la suite des Assises de la santé scolaire, le ministère poursuit les groupes de travail avec les organisations syndicales pour la mise en œuvre des mesures annoncées pour les personnels médicaux et sociaux.
Pour la CGT Éduc’action, ces mesures ne répondent absolument pas aux besoins des élèves et des personnels.

La CGT Éduc’action rappelle la nécessité de création de postes, de revalorisation salariale et d’une véritable réflexion sur les conditions de travail.
Le ministère a fait des arbitrages budgétaires mortifères et souhaite que les organisations syndicales valident leur mise en œuvre.

Dans ce contexte, la CGT Éduc’action a décidé de quitter le groupe de travail du 1er juillet 2025, elle ne cautionne pas les choix politiques et budgétaires qui accentuent la dégradation des conditions de travail des personnels et l’accueil des publics.

Il est hors de question qu’une nouvelle organisation soit synonyme de redéploiement et parfois même d’absence totale de personnels médicaux et sociaux dans les établissements et les écoles.

Sans moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux, l’École publique ne pourra pleinement assurer ses missions d’émancipation et d’égalité.

mercredi 2 juillet 2025

Guide INSPE 2025

 

 

 

Bienvenue à l’Éducation nationale

La baisse du nombre de candidates aux concours illustre à quel point nos métiers souffrent d’un déficit d’attractivité. Malgré une communication bien rodée de la part du ministère, les moyens alloués pour les revalorisations ou pour améliorer les conditions de travail sont restés bien insuffisants pour enrayer cette crise. Et la réforme de la formation initiale telle que veut la mettre en place le ministère n’est pas la solution pour regagner de l’attractivité. Enseigner est un métier qui apporte de nombreuses satisfactions, mais il doit être revalorisé et doit pouvoir s’exercer dans des conditions dignes.

Enseigner ne s’improvise pas, c’est un métier qui s’apprend

Cette année, en tant que stagiaire, vous pourrez découvrir ou expérimenter des techniques pédagogiques innovantes et émancipatrices et confronter différentes méthodes avec vos collègues. Faire partie d’une équipe est précieux et amène à partager des moments collectifs qui peuvent aussi, parfois, se transformer en moments revendicatifs.

La CGT Éduc’action pourra vous accompagner à tout moment.

Aller à la rencontre de nos militantes, c’est aussi l’occasion, pour vous, de débattre de notre projet d’École.

À travers ce guide, vous trouverez nombre d’informations utiles sur toutes les étapes qui vont jalonner votre parcours cette année et vous permettre, ainsi, de débuter de façon plus sereine. Les militants et militantes, dans les académies, seront à vos côtés dans cette découverte du métier, mais aussi pour lutter pour de nouveaux droits.

Ne restez pas isolé·e s : syndiquez-vous !

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mardi 1 juillet 2025

Canicule à l’école : il était indispensable de prédire

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Alors que la France traverse une période caniculaire qui dure, le ministère de l’Éducation nationale découvre très tardivement la situation et les conséquences sur les élèves et les personnels. Cette situation est incompréhensible. Cela fait des années que la CGT Éduc’action, avec d’autres organisations syndicales et associations, alerte sur les effets concrets du réchauffement climatique et la multiplication de ces épisodes. Seuls les pouvoirs publics et E.Macron persistent à penser que de tels événements ne sont pas prévisibles ou qu’il serait envisageable de travailler davantage l’été…

Aujourd’hui, la situation est catastrophique dans l’ensemble des bâtiments utilisés par l’Éducation nationale (écoles, collèges, lycées et bâtiments des services administratifs). Des pics de chaleur rarement atteints rendent le travail, la scolarité et les examens insupportables, voire dangereux.

Pour la CGT Éduc’action, la gestion ministérielle est inacceptable, hypocrite et irrespectueuse. Aucune leçon de la gestion de la crise sanitaire Covid n’a été tirée. On continue d’agir et communiquer dans l’urgence, des consignes ineptes, pas à la hauteur des enjeux, le dimanche soir pour le lundi matin alors que toutes les informations utiles à l’anticipation existaient. Une nouvelle fois, l’État ne prend pas ses responsabilités et renvoie aux administrations locales et aux collectivités alors que la gestion des épisodes caniculaires est de son ressort.

La CGT Éduc’action exige que tout soit mis en œuvre dès maintenant pour garantir la santé de l’ensemble des élèves et des personnels. Si rien n’existe clairement dans le Code du travail sur les températures maximales, l’employeur se doit malgré tout de garantir la santé au travail de tous les personnels en mettant en place toutes les mesures nécessaires pour limiter ou supprimer les risques (y compris si cela doit passer par des fermetures temporaires ou la création de nouvelles structures). Dans un premier temps, l’administration doit permettre, de façon claire et explicite, des aménagements du temps de travail et de scolarité pour éviter les heures les plus chaudes et garantir l’hydratation de toutes et tous. Nous rappelons également que les personnels doivent également user de leur droit d’alerte et de retrait si les conditions de travail sont trop dégradées et dangereuses. Dans un second temps, nous rappelons à l’État qu’il y a urgence à se lancer dans un grand plan de rénovation du bâti que nous exigeons et portons actuellement dans le cadre de la campagne AES pour « une École bien dans ses murs ». L’heure n’est pas aux coupes budgétaires dans l’écologie ! Il faut également travailler à la mise en place d’un nouveau protocole pour répondre aux différents événements climatiques subis par les élèves et les personnels.

Collectivement, avec les parents d’élèves, exigeons des mesures d’urgence et d’envergure en matière environnementale et climatique pour garantir la sécurité des élèves et agent·es.

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L’École bien dans ses murs : pour une rénovation écologique du bâti scolaire public

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE AES

En cette fin de mois de juin caniculaire, nos organisations (Greenpeace France, FSU, Oxfam, SUD éducation, Amis de la Terre, CGT Educ’Action) membres de l’Alliance écologique et sociale se sont rassemblées devant la Direction des services Départementaux de l’Education Nationale de l’Essonne, Boulevard de France, à Evry-Courcouronnes à 14h pour appeler à une réelle rénovation du bâti scolaire et faire entendre les témoignages du terrain sur les conditions de travail et d’étude de nombreux établissements.

Alors que les épisodes de canicule se multiplient et s’intensifient, l’inadaptation des écoles et établissements scolaires (isolation thermique, protections solaires, ventilation, végétalisation…) dégrade les conditions de travail et d’apprentissage de toutes et tous. En hiver, l’absence d’isolation ou de ventilation adéquate dégrade la qualité de l’air et fait grimper les factures de chauffage à des niveaux insoutenables. Elle renforce les injustices scolaires, sociales, territoriales ou sanitaires.

Pour améliorer le quotidien et le travail des élèves et des personnels, protéger leur santé mais aussi répondre aux enjeux écologiques, notamment la nécessaire diminution des émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique, nos associations et syndicats portent des exigences à tous les niveaux et soutiennent des mobilisations d’usager·ères ou de personnels de l’Éducation nationale. Ce rassemblement a été l’occasion de présenter la situation bien souvent invivable dans de trop nombreux établissements et d’exiger que des mesures soient prises localement et nationalement pour financer la rénovation écologique du bâti scolaire.

Ludovic, enseignant dans le premier degré a témoigné “Il n’était pas rare que la semaine dernière dans certaines classes il faisait plus de 35°C. En hiver, on a mesuré 10°C dans certaines écoles. Et lorsqu’on demande à notre hiérarchie pour avoir des solutions, pour prendre soin de nous et de nos élèves, les réponses se limitent à dire de boire aux élèves ou d’aller dans un endroit frais de l‘école. Mais ça n’existe pas !

Milena, enseignante dans le secondaire regrette que “les rénovations ne soient pas toujours la priorité de la région puisqu’au lycée Rosa Parks de Montgeron, elle préfère investir 500 000 € dans un système de surveillance par caméra plutôt que dans la rénovation énergétique du lycée qui en aurait pourtant bien besoin”. Mais elle ajoute que “des luttes payent. exemple du Lycée Brassens d’Evry dans lequel le bâti est vraiment dégradé ( fuîtes, rats etc) et c’est uniquement après 6 jours de grève que les collègues ont obtenu la promesse que la région allait faire des travaux dans leur établissement.”

Sylvain, a ainsi relaté qu’au lycée de Monges, “des élèves se sont évanouis pendant qu’ils composaient pendant le bac, on est vraiment dans l’impossibilité de travailler, c’est vraiment indigne ! Dans les collèges, beaucoup ont des préfabriqués, le matin en hiver parfois il y a du gel sur la table !”

Cette initiative est le point de départ d’une campagne composée de plusieurs étapes. Une vaste enquête a été initiée à destination de celles et ceux qui font l’École au quotidien et qui devraient plus souvent avoir leur mot à dire. Les résultats exhaustifs et les situations de terrain seront portés au ministère, dans les rectorats et les services départementaux de l’Éducation nationale, mais aussi auprès des collectivités propriétaires de bâtiments pour exiger la mise en œuvre de mesures. Un rapport sera publié en septembre pour affiner le diagnostic et construire nos exigences pour un plan national de rénovation du bâti scolaire, afin de protéger les élèves et les personnels, d’assurer la continuité du service public d’Éducation, mais aussi pour construire et rénover un bâti scolaire adapté aux défis de l’École de demain.

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Service social scolaire : Enquête sociale “ASI/ISIC” totalement déconnectée de la réalité et des besoins !

 

Une enquête pour masquer le manque de moyens
Le ministère impose cette année une nouvelle enquête sociale composée de deux
volets : l’accompagnement social individuel (ASI) et l’intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC). Officiellement, elle servirait à « mieux cibler les besoins des élèves » et à « élaborer des politiques sociales éducatives ». En réalité, il s’agit d’un outil de pilotage déconnecté de nos réalités de terrain.

Retrouvez notre tract statistiques INFO CNU 1997

lundi 23 juin 2025

Direction d’école. Toujours plus dans l’insupportable

 

Un nouveau rapport de la Cour des Comptes : entre management et leadership

Le 20 mai, la Cour des Comptes, qui voyait à l’automne dernier le régime parisien des décharges comme constituant une rupture d’égalité au sein du pays, fait paraitre un nouveau rapport sur l’école, fortement teinté de libéralisme, prônant notamment la fin du modèle unique de l’école.

Et pendant ce temps, le ministère…

… planche sur un nouveau référentiel des directrices et directeurs d’école. Les organisations syndicales en ont eu un premier, puis un second jet tout autant hors-sol dans le contexte actuel.

[…] il y a bien concomitance entre le rapport de la Cour des comptes et ce nouveau référentiel de direction. Sous couvert de mettre en conformité les textes avec la loi Rilhac, le ministère pousse à la transformation dangereuse des missions de direction pour casser le cadre collectif des écoles, isoler les directeur·trices en les transformant en personnels de direction à peine déguisé·es et amplifier la main mise sur les personnels. De tout cela la CGT Éduc’action n’en veut pas et exige l’abrogation du projet de référentiel de direction, celle de la loi Rilhac.

Pour les écoles et la direction d’écoles, ensemble exigeons :

  • Une direction collégiale avec une décharge à disposition des équipes et la réaffirmation du rôle et des décisions du Conseil des Maître·sses pour ce qui relève du fonctionnement pédagogique de l’école
  • Une augmentation des quotités des décharges (et un complément de décharge pour les écoles d’éducation prioritaire.
  • La création de postes statutaires d’administratif·ves (1 poste/école) ;
  • Un réel allègement des tâches administratives et la définition d’un cadre d’emploi pour les directrices/directeurs d’école permettant de définir de manière précise leurs tâches et responsabilités.
  • De façon intermédiaire, une fonction de direction librement choisie, avec une formation conséquente et ouverte à tou·tes les collègues..

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Acte II de l’inclusion scolaire. Et si on continuait le débat en se posant les bonnes questions ?

 

Le droit à l’École, un droit indépassable

Le droit à l’École est un droit universel pour chaque enfant. Ce droit doit être préservé et développé, garantissant ainsi l’accès à la connaissance, à la construction des savoirs et des savoir-faire et donc à l’émancipation dans un pays garant des libertés. Pour respecter cette égalité face à ce droit, et parce que le quartier ou la commune sont les plus pertinents comme lieu d’apprentissage et de vie, cet accès à l’École doit être permis au plus près de chacun·e, en milieu urbain et en milieu rural.

2025 sonne les 20 ans de la loi de février 2005 pour l’égalité des droits et des chances. Cela a permis de nombreuses avancées pour la prise en compte des élèves en situation de handicap, notamment concernant la scolarisation et l’intégration devenue inclusion.

Des conditions d’apprentissage et de réussite indispensables pour tous les élèves

L’inclusion de tous les élèves à BEP dans les classes dites ordinaires est souhaitable et revendiquée par la CGT Éduc’action. L’institution scolaire a la responsabilité de proposer à chacun·e, le meilleur environnement d’apprentissage possible en remettant les aspects pédagogiques au cœur des enjeux pour permettre à chaque élève de progresser dans ses apprentissages. Nous ne pouvons pas écarter la collaboration avec le secteur médico-social et ses professionnel·les quand des prises en charge sont nécessaires. Les tentations institutionnelles de libéraliser et « marchandiser » le champ du handicap et les prises en charge sont aujourd’hui bien réelles. Le ministère de l’Éducation nationale se désengage et ne prend pas ses responsabilités quant aux véritables prises en charge qui lui reviennent.

Aujourd’hui, toutes les conditions (matérielles, pédagogiques, humaines et de santé…) ne sont pas réunies pour des prises en charge respectueuses et efficaces, et donc pour une École inclusive digne de ce nom, à hauteur des enjeux. Le niveau des effectifs, de formation des personnels (enseignant·es et AESH), le nombre limité de professionnel·les de médico-sociaux à disposition dans et hors des murs, l’état des locaux ainsi que leur nombre et spécificité, les exigences institutionnelles en termes de programme et d’évaluation… font que pour l’heure, il est extrêmement compliqué pour le MEN d’exiger le tout inclusion sans filet. Le nombre de plus en plus important de fiches RSST sur cette question et leur contenu indiquent combien certaines situations peuvent être douloureuses pour tout le monde, élèves, familles comme personnels.

Pour la CGT Éduc’action, une seule question doit rester centrale pour le bien des élèves et la mise en place de réponses adaptées : quelle que soit la situation de chacun·e, quel parcours de scolarisation permet la réussite de tou·tes ?

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dimanche 22 juin 2025

Les élèves doivent être à l’École et non mourir au travail !

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Après un apprenti de 15 ans fin avril, puis un lycéen de bac pro de 17 ans, c’est au tour d’un élève de 16 ans de classe de seconde en « séquence d’observation » de perdre la vie en entreprise. Et, nous ne pouvons oublier que le plus jeune des morts au travail est un élève de 3e !

La CGT Éduc’action s’associe à la douleur des familles et des proches des victimes, notamment les personnels qui accompagnaient ces jeunes.

Avec l’explosion des périodes de stage en entreprise, les jeunes sont de plus en plus exposé·es aux dangers sans y être préparé·es. Les accidents tragiques s’accumulent démontrant avec plus d’acuité la nécessité de revoir les obligations liées à ces périodes de stage, de les repenser pour mieux les encadrer et assurer la sécurité des jeunes en entreprise.

Or depuis plusieurs années, les gouvernements successifs ont fait le choix d’augmenter la présence des jeunes mineur·es dans l’entreprise. Ces drames le rappellent, contrairement aux préjugés libéraux, l’entreprise n’est pas un lieu de formation initiale. Poussée par une logique de rentabilité, dans laquelle stagiaires et apprenti·es ne sont vu·es que comme de la main d’œuvre bon marché, l’entreprise ne prend pas le temps de former, les cantonne aux tâches répétitives. Elle est un lieu dangereux pour les stagiaires et apprenti·es, souvent mineur·es, moins en mesure de se défendre. Alors que la loi « Liberté de Choisir son Avenir Professionnel » de 2018, a supprimé des mesures de protections des mineur·es en formation, les faits démontrent qu’il est urgent de rétablir ces dispositifs et de redonner des moyens dédiés à l’Inspection du travail pour en assurer le contrôle.

La CGT Éduc’action rappelle qu’elle demande la suppression des stages en entreprise dès la 3e et des séquences d’observation en seconde qui ne représentent pas d’intérêt et l’interdiction de l’apprentissage avant 18 ans.

La CGT Éduc’Action revendique pour les stagiaires et les apprenti·es la mise en place immédiate d’une véritable politique de prévention avec une formation à leurs droits dans l’entreprise au regard du code du travail, aux risques liés au travail, aux VSST. Plus spécifiquement pour les stagiaires de la voie professionnelle un équivalent du « droit de retrait » des salarié·es, avec maintien de la gratification et une dérogation légale sur les semaines de stages qui ne pourraient pas être faites.

Montreuil, le 19 juin 2025

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Campagne nationale sur le bâti scolaire de l’Alliance Écologique et Sociale (AES)

La CGT Éduc’action, la FSU, et SUD éducation participent à la campagne nationale sur le bâti scolaire de l’Alliance Écologique et Sociale (AES) aux côtés de Greenpeace France, Les amis de la Terre et Oxfam France. Ce questionnaire (avec le lien ) nous permettra de faire un état des lieux du bâti scolaire et des conséquences sur les conditions de travail des personnels et des conditions d’étude des élèves.

Merci de votre participation.

mercredi 11 juin 2025

Surveillante assassinée : initiative unitaire départementale dans la Manche, jeudi 12 juin

Communiqué de presse


Une nouvelle fois, l’Éducation Nationale est endeuillée. Notre collègue, Mélanie G., AED au collège Françoise Dolto de Nogent en Haute-Marne a été poignardée par un élève hier matin. Elle est décédée peu après des suites de ses blessures.

Nos pensées vont d’abord aux proches de notre collègue, à ses collègues, à ses élèves. Au-delà, c’est toute la communauté éducative qui ressent douleur et effroi, et en premier lieu tou·tes les AED et personnels de Vie scolaire, particulièrement exposés. Aujourd’hui l’heure est à l’émotion, au recueillement, à la solidarité avec la famille de notre collègue et l’ensemble de la communauté éducative.
Ensuite, il faudra construire collectivement les réponses pour que cela ne se reproduise pas. Suite aux diverses déclarations politiques, l'intersyndicale de la Manche CGT Educ, FNEC-FP FO, FSU, SE UNSA, SGEN CFDT, Sud Education considère que ce n’est pas le moment des polémiques, des récupérations politiques et de la surenchère.

C'est pourquoi elle appelle à des rassemblements silencieux pour rendre hommage à notre collègue Mélanie G. :
  • à Cherbourg : jeudi 12 juin - 18h30 devant le théâtre,
  • à Saint Lô : jeudi 12 juin - 18h30 place de la mairie.

Surveillante poignardée : consternation et colère

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Mardi 10 juin, une assistante d’éducation, mère de famille âgée de 31 ans, est décédée suite aux coups de couteau portés par un élève de 14 ans devant le collège Françoise Dolto de Nogent, en Haute Marne. Ces faits ont eu lieu lors d’une opération de fouille des sacs organisée par la gendarmerie devant le collège et à laquelle, comme dans de très nombreux établissements, les personnels de vie scolaire sont mis à contribution par les personnels de direction.

Avant tout, la CGT Éduc’action présente ses condoléances à la famille, aux collègues de la victime ainsi qu’à toute la communauté éducative. Ces faits sont dramatiques et nous les condamnons fermement.                 Nous appelons à participer à tous les rassemblements en hommage à notre collègue qui auront lieu dans les jours à venir et pour rappeler que nous n’avons à mourir de faire notre travail.

Les contrôles des sacs, mis en place de manière aléatoire depuis quelques mois devant les établissements par les ministres Borne et Retailleau, non seulement ne font absolument pas preuve d’une quelconque utilité, mais de plus, placent les personnels des vies scolaires et particulièrement nos collègues AEd dans une situation de danger et créent des situations de tension. Nous continuons de dénoncer le fait que ces personnels soient mis en première ligne face à d’éventuelles situations de mise en danger et qu’on leur impose des missions qui ne sont pas les leurs.

Face à la dégradation du climat scolaire, la CGT Éduc’action rappelle qu’elle revendique des moyens humains supplémentaires depuis des années, dans les écoles et les établissements scolaires, afin de garantir la sécurité des élèves et des personnels. Nous déplorons également que ces problématiques de climat scolaire soient systématiquement décorrélées de la dégradation de la santé mentale de la jeunesse, mise en lumière par de nombreux indicateurs. C’est dans ce sens que nous exigeons également davantage de personnels de santé scolaire. Leur manque est criant et l’on ne peut se contenter de réponses sécuritaires face à ces drames.

Face aux violences scolaires, ce ne sont ni les portiques encore une fois envisagés par F. Bayrou, ni les discours de haine portés par certains responsables politiques, qui permettront de gagner en sérénité dans les établissements scolaires et permettront à tou·tes d’y travailler et d’y étudier en sécurité. Plus que jamais, ce sont bien des moyens humains et la présence d’adultes dont les établissements ont besoin. Ce terrible évènement nous met une fois de plus face à cette urgence.

Montreuil, le 10 juin 2025

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mardi 10 juin 2025

Parcours différencié : Chronique d’une catastrophe annoncée

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Après quelques semaines de mise en place du parcours différencié dit en « Y » en terminale Bac pro, les remontées des établissements sont unanimes et sans appel et confirment ce que la CGT Éduc’action avait prévu. C’est un naufrage ! Malgré l’investissement des personnels, les épreuves anticipées et les parcours différenciés ont entrainé un décrochage scolaire massif ! L’absentéisme des élèves qui devaient suivre le parcours « poursuite d’études » est d’ores et déjà très important.

Cette déscolarisation de plusieurs semaines fait même craindre des difficultés pour le retour fin juin, de l’ensemble des élèves. Les remobiliser pour passer l’épreuve de PSE et l’oral de projet risque d’être très compliqué tout comme pour les élèves qui suivent le parcours « insertion professionnelle ». De plus dans ce cadre, la CGT Éduc’action constate une recrudescence du manque de respect du code du travail par certaines entreprises.

 La mise en place du parcours en « Y » a été laissée à l’autonomie des établissements et malgré nos interventions pour combattre des tentatives de dérégulation, faire respecter les Ventilations de Service et les Obligations Réglementaires de Service, force est de constater que le tout côtoie le n’importe quoi.

 Le ministère ne faisant jamais de bilan précis et honnête de ces expérimentations, la CGT Éduc’action, pour appuyer sa demande de suppression de ce dispositif, collectera un maximum de retours sur les situations d’établissements et s’en fera le porte-parole !

 La CGT Éduc’action combat cette amputation de l’année de terminale, qui réduit encore les heures d’enseignement et renforce la vision utilitariste de la voie professionnelle. L’avancement des examens ponctuels en mai, la précipitation des CCF qui en découle, l’absence d’aménagement de programme a généré du stress pour les personnels et les élèves.

 La CGT Éduc’action exige le retour aux examens fin juin et l’abrogation de l’ensemble des réformes avec une restitution des heures d’enseignement disciplinaire afin de garantir de meilleures chances de réussite aux élèves quelle que soit l’option choisie après le Bac.

Montreuil, le 10 juin 2025

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La solidarité avec le peuple palestinien est légitime et ne doit pas être sanctionnée

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Mercredi dernier, les dockers du golfe de Fos-sur-Mer ont refusé de charger un conteneur « avec des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs » à destination d’Israël.

Pour le syndicat général des Dockers CGT, il n’est pas question de cautionner la livraison d’armes censées servir à l’armée israélienne pour continuer à massacrer la population palestinienne.

La CGT Éduc’action apporte son soutien total aux dockers CGT de Fos-sur-Mer et à leurs collègues qui ont agi dans l’esprit des valeurs fondamentales de la CGT : solidarité internationale, refus de la guerre et défense des droits humains. Elle exige que la France cesse toute livraison d’armes à Israël et exige l’arrêt des massacres et reconnaisse l’existence d’un État palestinien dans le cadre de l’autodétermination du peuple palestinien.

Dans notre secteur, de nombreux et nombreuses collègues en salle des personnels ou en réunion d’information syndicale s’émeuvent du massacre que subit le peuple palestinien. C’est pourquoi, nous apportons tout notre soutien à la collègue de Sens qui a reçu un blâme pour avoir observé, à la demande de ses élèves, un temps de recueillement.

Cette mesure disciplinaire envers la collègue est incompréhensible et tout simplement inacceptable. Plusieurs rassemblements ont eu lieu pour exiger l’abandon des griefs envers la collègue à laquelle la CGT Éduc’action a appelé.

À ce titre, la CGT Éduc’action exige l’annulation de la sanction de la collègue et soutient pleinement l’appel de l’intersyndicale de l’Yonne, CGT Éduc’action, FSU, FNEC-FP-FP et SUD éducation à la grève le 17 juin et sa demande d’être reçue en audience par la ministre.

La CGT Éduc’action soutient les actions décidées localement (rassemblement, grève, assemblée générale) pour exiger la levée de toute sanction pour la collègue.

Montreuil, le 10 juin 2025

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Fiche pratique CPE : L’autonomie dans le travail

Les CPE ne sont pas indépendant·es, conformément au statut de fonctionnaire et au lien de subordination aux chef·fes d’établissement. Toutefois, fonctionnaires de catégorie A, assimilé·es à des cadres de la Fonction publique d’État, les CPE ont un statut qui leur permet d’avoir une grande autonomie dans l’exercice de leur métier. Cette liberté professionnelle n’est néanmoins pas acquise dès l’entrée dans le métier.

Elle se conquiert, se façonne, évolue et se garde face à de grandes contraintes, pressions et changements, tant institutionnelles que hiérarchiques. Elle nécessite de savoir dire non, savoir s’imposer, face aux différentes pressions.

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Épreuves anticipées de maths, un instrument de sélection ?

Le ministère prévoit la création d’une épreuve anticipée du bac général et technologique en mathématiques. La mise en œuvre étant prévue à partir de la session 2027 du baccalauréat, les élèves entrant en première à la rentrée 2025 la passeront en juin 2026. Explications :

 

Pour la CGT Educ’action, c’est toute l’architecture du lycée et l’organisation du bac qu’il faut revoir. À rebours de la logique des spécialités prépondérantes, elle revendique un large et ambitieux tronc commun incluant les mathématiques pour tous·tes les élèves jusqu’en terminale ainsi que le retour à des épreuves finales et nationales pour l’ensemble des disciplines du baccalauréat.

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lundi 2 juin 2025

Toutes les raisons de se mobiliser… En grève le 5 juin

 

Défense des services publics, contre la baisse de l’indemnisation des arrêts maladie, contre les jours de carence, pour des augmentations de salaires…

Toutes les raisons de se mobiliser… En grève le 5 juin

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement prend prétexte du contexte international anxiogène pour multiplier les coups bas et les attaques contre les travailleur·euses et les plus précaires. « On va devoir revisiter nos priorités nationales ». Cette petite phrase lancée par E.Macron lors de son allocution du 5 mars 2025, résume à elle seule le projet politique de ce gouvernement : une réorientation des dépenses publiques vers la défense et une réduction drastique de celles pour les Services publics et la protection sociale.

Engager la riposte et gagner sur nos revendications

Dans la Fonction publique, les personnels sont touchés par le passage à 90% de l’indemnisation congé maladie ordinaire (pour les 3ers mois). Mesure perfide que de faire payer les malades… Quant à la question des retraites, les pseudo-concertations ont très vite montré à quel point les dés étaient pipés depuis le début. L’objectif du Medef et du gouvernement est, avant tout, de nous faire travailler plus longtemps.

Nous devons très vite engager la riposte. Après le 13 mai, le 5 juin 2025, exprimons haut et fort notre rejet de cette politique austéritaire et réaffirmer nos exigences en matière de moyens pour des Services publics efficaces, des revalorisations salariales pour toutes et tous. Continuons de revendiquer un plan d’urgence pour l’École, avec un budget permettant la créations massives de postes, des emplois statutaires pour les précaires (AEd, AESH, non-titulaires…).

Ensemble, exigeons l’abrogation de la réforme des retraites Borne-Macron et un retour à la retraite à 60 ans, l’abrogation de tout jour de carence et le retour d’une indemnisation complète des arrêts maladie dans le privé comme dans le public, mais également des augmentations indiciaires de nos salaires sans contrepartie.

Télécharger le tract de la CGT Educ’action

 Sur le site cgt.fr : 5 juin : en grève et en manifestations pour nos retraites, nos emplois et nos salaires

 

dimanche 1 juin 2025

10 faits sur l'immigration et les travailleur·ses étranger·es

 

Pour l'égalité des droits et la dignité humaine, rétablissons les faits !

Tract immigration

1. Il n’y a pas de submersion migratoire

En France, le nombre d'immigré·es de nationalité étrangère est évalué à 4,8 millions, celui des immigré·es naturalisé·es français·es à 2,5 millions, et le nombre d'étranger·es né·es en France à 0,8 million, soit un total de 7,3 millions. Aucune explosion des flux n'est révélée par la statistique nationale. Toutes catégories confondues, les immigré·es ne représentent que 10,7 % de la population. En retirant celles et ceux qui ont la nationalité française, on arrive à 8,2 % des habitant·es – et 3,5 % d’entre elles et eux sont Européen·nes. Si l'on peut observer une augmentation relative, la proportion de personnes nées à l’étranger est 1,5 fois plus élevée en Suède, en Allemagne ou en Belgique que chez nous.

2. Une panique reprise et alimentée notamment par Bruno Retailleau… à rebours des chiffres de son propre ministère

Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, la présence étrangère sur le territoire français, mesurée par le stock de titres valides et documents provisoires détenus au 31 décembre 2024, est de 7,6 %. Cette réalité recouvre d'importantes disparités, certains départements présentant un taux inférieur à 4,3 % tandis que seuls 18 départements ont un taux supérieur à la moyenne, avec une concentration observée en Île-de-France ou dans les agglomérations lyonnaise et marseillaise.

3. La France n’a pas accueilli plus d'un demi-million d'immigrés supplémentaires

Ce chiffre avancé par le Premier ministre est faux : comme les démographes les plus qualifié·es l'ont démontré, les services de l'État ont malencontreusement additionné les demandes d'asile et les premiers titres de séjour, aboutissant à compter deux fois une même personne. Pratique : en grossissant outrancièrement les chiffres par un simple artifice de débutant·e, on claironne la nécessité d'opérer une « réduction drastique ».

4. Il n’y a pas un flot d'arrivée sur le territoire national

Contrairement à une idée reçue, les arrivées sont relativement stables, 300 000 personnes par an. Un tiers d’entre elles sont des étudiant·es n'ayant pas vocation à rester, un autre tiers concerne l'immigration familiale et un dernier tiers se décompose en immigration de travail et titres de séjour humanitaire délivrés pour les réfugié·es. Enfin, si l'on prend en compte la différence entre le nombre des entrant·es sur le territoire et le nombre de celles et ceux qui en sont sortis en 2023, le solde positif (solde migratoire net) n'est que de 183 000 personnes. Selon l'Insee, entre 2006 et 2020, pour quatre entrées d'immigré·es en France, on compte une sortie et un décès.

5. Une criminalisation de l’immigration

L'obligation de quitter le territoire français (OQTF) est un simple acte administratif qui s'applique systématiquement à toute personne ayant fait l'objet d'un refus de régularisation et en aucun cas une décision judiciaire relative à un crime ou un délit pénal.

En faisant des immigré·es visé·es par une OQTF une catégorie de délinquant·es, Retailleau donne au pouvoir administratif des prérogatives qui n'ont qu'un seul but : criminaliser l'immigration dans son ensemble, l'isoler du reste de population et la désigner comme une menace pour des raisons purement idéologiques et politiciennes.

Dans un État de droit, seul le ou la juge judiciaire est compétent·e pour qualifier un délit pénal. Refuser de régulariser un·e demandeur·se de titre de séjour en assortissant le refus d'une OQTF ne fait pas de l'immigré·e un·e délinquant·e au sens pénal. Pour autant, la France bat les records en matière de distribution des OQTF – c'est le taux le plus élevé de l'Union européenne. Avec une durée de validité de trois ans au lieu d'un depuis la mise en œuvre de la loi Darmanin, les personnes visées par une OQTF qui pourraient être régularisées au titre du travail sont confinées dans une zone de non-droit et soumises à la surexploitation du travail par des employeurs voyous – comme on le voit avec l'explosion bien réelle des traites d'êtres humains par le travail. L'effet d'aubaine concerne bien plutôt les exploiteur·ses que les travailleur·ses.

6. Le coût net de l'immigration n’est pas exorbitant

La rigueur comptable implique de mettre en rapport le coût supposé de l'immigration avec les recettes. Un grand nombre d'étranger·es paient des impôts (impôt sur le revenu, TVA) et s'acquittent des cotisations sociales, CSG… dont ils et elles ne profitent pas. Il faut également prendre en compte les dépenses publiques engendrées par cette présence, prestations sociales et familiales et dépenses de santé et d'éducation.

Selon l'OCDE, les étranger·es perçoivent en moyenne moins d'argent public que les Français·es (0,94 euro contre 1 euro) – de quoi tordre le cou à l'idée de la générosité de l'État social et de l'effet d'aubaine pour l'immigration. Les immigré·es sont surreprésenté·es dans les classes d'âge entre 20 et 60 ans, période au cours de laquelle le montant des cotisations payées est en moyenne supérieur à celui des avantages perçus. Selon l'OCDE, pour un euro dépensé les étranger·es rapporteraient en moyenne 0,88 euro. L'impact de la contribution budgétaire nette totale des immigré·es oscillerait entre – 1 % et 1 % ce qui reviendrait (au pire) à considérer que son impact sur les comptes publics est neutre.

7. Une politique de reconduite systématisée aggraverait drastiquement l'état de nos finances publiques

Selon l'estimation de la Cour des comptes, le coût de la reconduite a été évalué à 13 220 euros par personne (soit un coût annuel estimé entre 16,8 et 20,8 milliards d'euros), chiffre qu'il faudrait compléter par les frais liés au placement en centre de rétention – 27 000 euros par personne d’après la Cimade. Les velléités punitives du ministre de l'Intérieur seraient bien plus coûteuses pour les finances publiques qu'une politique d'intégration par le travail et de renforcement de nos services publics.

8. Le rehaussement du niveau de français requis est un facteur d’exclusion

En rehaussant le niveau de langue nécessaire pour l'obtention d'une carte pluriannuelle de deux à quatre ans ou une carte de résident·e, la loi Darmanin en fait un facteur d'exclusion et une barrière à la diversification de la population immigrée plutôt qu'un vecteur d'insertion. En prévoyant des examens oraux et écrits, elle aboutit à ce que la plupart des demandeur·ses reçoivent dans le meilleur des cas des titres de séjour extrêmement précaires d'un an avec interdiction d'aller au-delà de trois renouvellements d'un même titre. De plus, si les travailleur·ses concerné·es disposent d'un droit à la formation linguistique inscrit dans le Code du travail, le nombre d'heures s'avère insuffisant à l'égard du niveau requis.

9. La dématérialisation des procédures d'accès au séjour est une machinerie kafkaïenne

En supprimant les files d'attente devant les préfectures, le gouvernement les a transférées dans l'espace cauchemardesque de l'administration numérique, avec des délais d'attente et d'instruction parfois supérieurs à dix-huit mois. Des étranger·es en situation régulière peuvent ainsi se retrouver dans une zone de non-droit à l’occasion des renouvellement de titres. Invisibiliser la population migrante c'est aussi faire du numérique un outil d’exclusion et d'illégalisation qui conduit à des ruptures de contrat de travail et de droits sociaux.

10. L’immigration occupe une place importante dans le monde du travail

La population immigré·e est surreprésentée dans des secteurs d'activité dont la pénibilité s'avère élevée et dans des conditions d'emploi fortement dégradées, tels qu’hôtellerie-restauration, BTP, services à la personne, collecte de déchets, propreté, personnels médicaux, gardiennage et sécurité… pour une rémunération plus faible et une probabilité de chômage plus élevée que le reste des travailleur·ses.

Ils et elles font partie intégrante du monde du travail, et à ce titre la précarisation de leurs droits sociaux entraîne un affaiblissement des droits de toutes et tous. La régularisation sur simple preuve de travail, au-delà des listes régionales des métiers en tension bien insuffisantes, la bataille pour l'égalité des droits et l’unité de la classe des travailleuses et des travailleurs sont plus que jamais la seule réponse à la déferlante raciste et xénophobe.

Pour garantir l’égalité des droits, seul moyen de lutter contre le dumping social organisé par le patronat, la CGT revendique :

  • un titre de séjour de plein droit pour les travailleur·ses migrants·e à partir de la simple preuve de travail ;
  • l’égalité de traitement entre salarié·es, quel que soit le statut d’emploi, pour la délivrance du titre de séjour par le travail ;
  • la prise en compte des inégalités que vivent les femmes salariées migrantes ;
  • l’obligation pour les opérateurs de compétences de garantir une formation français/langues ;
  • la simplification des procédures de renouvellement de titre et le renforcement des effectifs en préfectures pour notamment fluidifier le traitement ;
  • le droit au travail légal pour les demandeur·ses d’asile.

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Tract 10 faits sur l'immigration

 

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lundi 19 mai 2025

Un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH : maintenant !

 

COMMUNIQUÉ INTERSYNDICAL

Les accompagnantes et accompagnants des élèves en situation de handicap interviennent depuis de nombreuses années dans les écoles et les établissements scolaires de l’éducation nationale et de l’enseignement agricole. Ce sont majoritairement des femmes, employées à temps incomplet et rémunérées au minimum de la Fonction publique.

Ces agentes et agents, pourtant indispensables au bon fonctionnement du service public d’éducation, pâtissent de conditions d’emploi inacceptables malgré quelques avancées. Les quotités de travail très basses (63% en moyenne) entraînent des rémunérations indécentes. Pour ces raisons, beaucoup d’AESH font le choix de quitter le métier.

Or, sans AESH, il n’y a pas d’école inclusive. Leur mission est indispensable aux milliers d’élèves accompagnés de la maternelle au BTS et à leurs familles, à la mise en œuvre de la loi de 2005 et au soutien aux enseignantes et enseignants dans les classes.

Il est aujourd’hui urgent de reconnaître ce métier comme un métier à part entière et de conforter les AESH dans leur rôle au service de la société. Cela ne peut passer que par la création d’un corps de fonctionnaire. Il faut que l’État prenne ses responsabilités en offrant aux AESH un véritable statut leur permettant de bénéficier d’une reconnaissance de leurs missions et d’accéder à de nouveaux droits (carrière, rémunération statutaire, concours de recrutement, formation, mobilité).

Nos organisations syndicales FSU, SE-UNSA, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action, SNALC, SUD éducation ont interpellé la ministre de l’Éducation nationale et relayé l’urgence auprès des parlementaires. Elles attendent désormais des engagements rapides dans le cadre de la préparation du budget pour 2026. Comme la ministre reste sourde aux interpellations, elles diffusent une pétition nationale dans un cadre large et n’excluent pas de renforcer la mobilisation jusqu’à obtenir satisfaction. Elles appellent d’ores et déjà l’ensemble des personnels, les parents d’élèves et la société civile à soutenir l’exigence de création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH.

Les AESH méritent d’être enfin reconnus !

Examens En Mai, Parcours en Y : élèves et personnels sous tension

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

L’aménagement de l’année de Terminale Bac pro prévoit en ce mois de mai, la première mise en place du parcours en Y. Du 12 au 23 mai, les élèves passeront les épreuves écrites du baccalauréat puis ils et elles seront, selon l’option choisie, soit en PFMP soit en poursuite d’études. Alors que certain·es seront déscolarisé·es plusieurs semaines, ils et elles devront néanmoins revenir fin juin pour passer les dernières épreuves d’examen à savoir la PSE et l’oral de projet.

La CGT Éduc’action est opposée à cette amputation de l’année de terminale, qui réduit encore les heures d’enseignement et renforce la vision utilitariste de la voie professionnelle. La CGT Éduc’action dénonce l’avancement des examens ponctuels en mai, la précipitation des CCF qui en découle, l’absence d’aménagement de programme. Faire autant en moins de temps est en totale contradiction avec le rythme d’apprentissage de nos élèves.

La mise en place du parcours en « Y » a été laissée à l’autonomie des établissements et représente un véritable casse-tête pour les enseignants·es, souvent sommé·es de les organiser. C’est la porte ouverte à toutes les dérégulations : modification d’emplois du temps, recomposition des groupes classes, absence de programme clair et manque de précisions sur les disciplines enseignées. La CGT Éduc’action dénonce les dangers d’annualisation et la remise en cause du statut intrinsèques à l’application de cette réforme.

La situation est extrêmement tendue et stressante pour les élèves comme pour les personnels. Le fait de voir autant de situations différentes que d’établissements fait peser le risque d’une rupture d’égalité entre élèves et obère leur réussite dans tous les cas.

La CGT Éduc’action exige le retour aux examens fin juin et l’abrogation de l’ensemble des réformes avec une restitution des heures d’enseignement disciplinaire afin de garantir de meilleures chances de réussite aux élèves quelle que soit l’option choisie après le Bac.

Montreuil, le 12 mai 2025

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Bilan des échecs Blanquer : le grand oral

 

Le grand oral est l’un des symboles de l’échec du bac Blanquer et de la nécessité d’une autre réforme du lycée. Malgré une modification mineure en 2023 augmentant le temps de la présentation et supprimant le temps consacré au projet d’études, cette épreuve doit être revue.

La CGT Educ’action revendique

  • la suppression du grand oral
  • une formation réelle des personnels à la didactique de l’oral
  • un travail d’apprentissage de l’oral sur l’ensemble des cycles
  • des indications claires dans les programmes sur les moyens dédiés

Télécharger l’analyse de la CGT Educ’action

Classement des lycées : la face visible de la concurrence généralisée

 

 

Chaque année, avec l’arrivée du printemps, fleurissent divers classements des lycées dans la presse. Basés sur les résultats au bac de l’année précédente, ils s’appuient sur tout ou une partie des indicateurs publiés par le ministère : taux de réussite, taux de mentions, taux d’accès au bac des élèves de 2nde ou encore « valeur ajoutée » des établissements.

Scrutés par les familles, les chef·fes d’établissements, et, parfois, les personnels, ils sont la face visible de la concurrence entre les lycées tout en y contribuant.

Décryptage et analyse de ces données par la CGT Éduc’action.

Télécharger l’analyse de la CGT Educ’action

 

Mutations, promotions et concours 2025 INFENES

 

Mutations :

Nombre des possibilités  d’accueil académiques

Concours

Nombre et répartition des postes offerts aux concours pour le recrutement

Promotions

contingents 2025 INFENES promotion hors classe-2

lundi 5 mai 2025

Le 13 mai : engager la riposte et gagner sur nos revendications

 

Réarmement, coupes dans les services publics, baisse de l’indemnisation des arrêts maladie, jours de carence…

Toutes les raisons de se mobiliser…

En grève le 13 MAI

Depuis plusieurs semaines, le gouvernement prend prétexte du contexte international anxiogène pour multiplier les coups bas et les attaques contre les travailleur·euses et les plus précaires.

« On va devoir revisiter nos priorités nationales ». Cette petite phrase lancée par E.Macron lors de son allocution du 5 mars 2025, résume à elle seule le projet politique de ce gouvernement : une réorientation des dépenses publiques vers la défense et une réduction drastique de celles pour les Services publics et la protection sociale

Dans la Fonction publique, les personnels sont touchés par le passage à 90% de l’indemnisation congé maladie ordinaire (pour les 3ers mois). Mesure perfide que de faire payer les malades… Quant à la question des retraites, les pseudo-concertations ont très vite montré à quel point les dés étaient pipés depuis le début. L’objectif du Medef et du gouvernement est, avant tout, de nous faire travailler plus longtemps.

Nous devons très vite engager la riposte. Le 13 mai 2025, exprimons haut et fort notre rejet de cette politique austéritaire et réaffirmer nos exigences en matière de moyens pour des Services publics efficaces, des revalorisations salariales pour toutes et tous. Continuons de revendiquer un plan d’urgence pour l’École, avec un budget permettant la créations massives de postes, des emplois statutaires pour les précaires (AEd, AESH, non- titulaires…).

Ensemble, exigeons l’abrogation de la réforme des retraites Borne-Macron et un retour à la retraite à 60 ans, l’abrogation de tout jour de carence et le retour d’une indemnisation complète des arrêts maladie dans le privé comme dans le public.

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