La CGT apprend avec effarement la mise en examen de sa Secrétaire générale, Mme Sophie Binet, faisant suite à une plainte pour injures publiques déposée par l’association "Mouvement des entreprises de taille humaine indépendantes et de croissance", présidée par Mme Sophie de Menthon. RTL est également mis en examen en tant que diffuseur des propos.
On reproche à Sophie Binet ses propos tenus lors de son intervention sur RTL le 31 janvier dernier, lorsqu’elle fut interrogée sur le « chantage à l’emploi » de la part de certains grands patrons, venus se succéder dans les médias « pour alerter sur la fiscalité et les réglementations » et affirmer que « pour pousser à la délocalisation, c'est idéal ! ». Certains affirmant même « Ceux qui peuvent partir partent et ils ont raison. »
Elle avait alors dénoncé ces propos et ces comportements en disant « Moi j'ai envie de dire : les rats quittent le navire ».
Il va sans dire que cette déclaration était une image, reprenant une expression populaire bien connue visant à dénoncer les pratiques permanentes de délocalisation et de chantage à l’emploi des multinationales.
La CGT dénonce avec force cette énième procédure-bâillon de la part d’un lobby patronal, financé par un milliardaire d’extrême droite, Édouard Sterin. Il s’agit d’une attaque d’un degré inédit puisqu’elle vise directement la Secrétaire générale d’une des plus grandes organisations syndicales du pays. Empêcher un syndicat de dénoncer les pratiques patronales c’est l’empêcher de jouer son rôle et porter directement atteinte aux libertés syndicales. Cette tentative manifeste de judiciariser la critique sociale et de détourner le débat public illustre une nouvelle fois la volonté de certains lobbys patronaux au service des plus riches pour faire taire les voix qui dérangent.
La CGT rappelle que la liberté syndicale est une liberté fondamentale, indispensable au fonctionnement démocratique. Chercher à en entraver l’exercice constitue une atteinte grave à un droit essentiel, protecteur de l’ensemble du monde du travail.
Au-delà de cette affaire, la CGT alerte sur une tendance inquiétante : c’est la 5e procédure judiciaire contre un membre du bureau confédéral de la CGT en 2 ans. Sur le terrain, des centaines de militants et militantes font face à une répression de plus en plus décomplexée sur leurs lieux de travail et dans leurs pratiques syndicales.
Cette stratégie d’intimidation vise à réduire au silence toutes celles et ceux qui défendent l’intérêt général et les travailleurs et travailleuses.
La CGT réaffirme avec détermination qu’elle ne se laissera jamais bâillonner ni détourner de son mandat : défendre les droits collectifs, dénoncer les abus patronaux et porter une ambition de justice sociale. Plus que jamais, les libertés syndicales doivent être protégées et renforcées, car elles demeurent un pilier indispensable de la démocratie et du progrès social.
Montreuil, le 2 décembre 2025
Le 16 décembre prochain : budget discuté, statut de catégorie B exigé !
Mobilisons-nous pour imposer enfin un statut.
Le 16 décembre 2025 se tiendra le CSA ministériel où siègent les représentant·es syndicaux·ales. Au programme, le budget pour la prochaine rentrée scolaire. Nous faisons face à un scandale institutionnel : alors que plus de 45 000 élèves en situation de handicap n’ont pas d’accompagnement depuis la rentrée 2025, seulement 1 200 recrutements d’AESH sont prévus au niveau national dans le prochain budget ! Le compte n’est pas bon et annonce de nouvelles difficultés.
Les AESH sont désormais le deuxième corps de métier de l’Éducation nationale (140 000 agent·es). L’absence de statut est un véritable affront assumé politiquement à l’égard de toutes et tous ! L’accompagnement humain des élèves en situation de handicap est bel et bien inscrit dans la loi de 2005 car cela répond à un besoin permanent. Pour rendre ce métier indispensable attractif, il faut mettre en place un statut protecteur, celui de fonctionnaire !
Dans ce contexte, la CGT Éduc’action appelle les AESH et l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale à une grande journée de grève et de mobilisation le mardi 16 décembre.
Assumant
une politique de l’offre et du ruissellement faisant la part belle au
Capital, E.Macron et ses gouvernements, année après année, imposent des
budgets austéritaires faits de réduction des recettes fiscales/dépenses
de l’État. On assiste donc au développement des inégalités, d’une
injustice fiscale/sociale qui touchent immanquablement les
travailleur·euses, les plus précaires, les malades, les retraité·es, les
Services publics… Et le cap pour 2026 reste le même…
Si les débats budgétaires ont permis d’aborder la question de
l’injustice fiscale (taxe Zucman) et celle des retraites (report de la
réforme Macron), aucune avancée significative n’est survenue. Pire, la
sur-communication autour de ces mesures est l’arbre qui cache la forêt
d’autres mesures inacceptables.
Ce
que nous voulons, c’est un budget d’urgence, pour des Services publics
de qualité, notamment dans l’Éducation. Gagnons tout cela par la
mobilisation et la grève dès le 2 décembre.
Les effectifs des élèves en situation de handicap scolarisé·es en milieu ordinaire ont doublé entre 2006 et 2024, passant de 232400 à 563400 élèves (soit de 1,9 % à 4,7 % de l’ensemble des élèves). L’augmentation, fort logiquement, concerne surtout le 2nd degré (+463,7 %) et principalement les lycées professionnels où la hausse est la plus importante. Le nombre d’élèves en situation de handicap y a été multiplié par 11,4. « Cette hausse reflète en partie l’augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap dans le premier degré quelques années plus tôt, ces effectifs se répercutant ensuite dans le second degré » (note de la DEPP).
L’orientation vers la voie professionnelle s’apparente souvent à une orientation subie synonyme de négation du projet personnel et professionnel. Parfois cette orientation ne tient même pas compte du handicap-troubles créant ainsi des situations d’échec. Se conjugue à cela un accompagnement déficient caractérisé par un manque cruel d’AESH et par l’absence d’Ulis dans de nombreux lycées professionnels.
Des problèmes pédagogiques et de sécurité peuvent également se poser dans les ateliers faute d’un encadrement réel. Et que dire des PFMP dont on connait le caractère discriminatoire et qui restent pour ces élèves un impensé y compris pour les missions de l’AESH.

Alors que nos conditions de travail se dégradent (notamment avec la mutualisation à outrance), que nos salaires indiciaires décrochent et que les attaques contre nos conquis sociaux (retraites…) se multiplient, il est indispensable de renforcer le syndicalisme de lutte porté par la CGT Éduc’action. Pour gagner face à des politiques réactionnaires et inégalitaires, pour faire entendre la voix des AESH, renforçons et rejoignons la CGT Éduc’action.

Le projet de de la CGT Educ’action, les bonnes raisons de se syndiquer

En octobre dernier, l’alliance des droites avec le RN, de plus en plus assumée, s’est manifestée avec l’adoption d’une résolution lepéniste demandant la suppression de l’Accord franco-algérien ce qui fragiliserait le droit au séjour des ressortissant·es algérien·nes en France, parmi lesquel·les certain·es de nos élèves et collègues.
Dans ce contexte de surenchères xénophobes, la loi Darmanin, adoptée grâce à l’appui du RN se durcit à travers les décrets d’application. Avant de quitter la place Beauvau, Retailleau nous a infligé un arrêté sur l’« examen civique » pour l’accès à certaines cartes de séjour, qui s’ajoute aux exigences de maîtrise de la langue. S’ils∙elles devaient satisfaire à ces exigences, nombre de Français·es de naissance perdraient la nationalité ! Le renforcement d’une telle politique faisant « la chasse à l’étranger » a des répercussions directes sur une partie de nos élèves, mineur∙es non accompagné∙es. Ils·elles se retrouvent dans des situations fragiles et précaires, considéré·es comme des menaces pour le pays. Intolérable. C’est au mouvement social de montrer qu’il ne lâche rien dans la solidarité avec les travailleur·ses et familles immigré·es.
Marqueur indiscutable de la politique éducative Macron, les évaluations nationales 2025 ont rendu leur verdict ce jeudi 20 novembre. La présentation des résultats a de nouveau été l’occasion pour le ministère de s’engouffrer dans un vaste exercice de satisfecit peu à propos.
Si le ministère se félicite de certains progrès, la CGT Éduc’action n’a pas cette lecture optimiste des choses. Elle estime surtout que la « stabilité » des résultats atteste principalement de l’échec de la politique éducative en place depuis des années, notamment sous l’impulsion de JM. Blanquer et E.Geffray. Dans le 1er degré, ces résultats marquent l’échec patent d’une politique tournée quasi exclusivement vers les matières dites fondamentales (français et mathématiques) et des pratiques imposées comme la fluence (lecture rapide de mots). Si le ministère se félicite d’une amélioration dans ce champ de compétence évalué, il oublie de dire qu’il n’en est pas de même de la compréhension, pourtant indispensable lors de la lecture… Les « mauvais » résultats en 5ème attestent également de l’inutilité des groupes de niveaux instaurés par le Choc des savoirs.
La publication des résultats est l’occasion pour la CGT Éduc’action de rappeler que les évaluations nationales généralisées et standardisées sont inutiles et de demander à nouveau leur suppression. Nous rappelons que les personnels enseignants n’ont pas attendu ces épreuves pour évaluer régulièrement les élèves et ajuster leurs pratiques pédagogiques pour la réussite de tous et toutes. Elle dénonce également les conditions de passation et les pressions hiérarchiques subies par les personnels alors que la profession et les organisations syndicales s’y opposent depuis des années. Nous rappelons aussi que les résultats affichés sont souvent faussés puisqu’il n’est plus rare d’assister à des préparations à la passation afin que les écoles et établissements obtiennent les meilleurs résultats possibles. Si c’est une façon entendable d’éviter les comparaisons et la mise en concurrence, cela interroge sur la réelle portée statistique.
Enfin, la CGT Éduc’action rappelle son opposition au tout-évaluation imposé par le pouvoir macroniste dans l’Éducation, qui transforme notre système afin de tout contrôler et mettre en concurrence (les personnels et les élèves), de standardiser les pratiques professionnelles, mais aussi les rythmes d’apprentissage en niant les particularités des élèves.
Année après année, étude après étude, tous les marqueurs attestent de l’inefficacité des politiques éducatives menées en France depuis des décennies. Il y a donc urgence à y mettre fin et à porter un autre projet d’École.
Montreuil, le 20 novembre 2025
Moyens matériels | Moyens humains |
L’Inspection générale de l’Éducation, du sport et de la recherche a publié au mois d’août un rapport sur « Le rôle et la place du CAP, entre rôle social et diplôme d’insertion ».
Ce document rappelle des éléments de constats justes, la « dégradation des conditions d’enseignement » dans les Lycées Professionnels et « l’accroissement significatif des élèves à besoins éducatifs particuliers pourtant éloignés des exigences de la spécialité du CAP et des attentes des employeurs ». Il fait le constat que les formations CAP de la voie scolaire accueillent majoritairement des élèves fragiles socialement et scolairement et que « compte tenu des fragilités des élèves, ils rencontrent des difficultés à trouver des lieux pour les PFMP, parfois à y demeurer et donc à valider le diplôme ». Le rapport fait aussi le constat de la non-adaptation de l’entreprise pour les élèves en situation de handicap.
Pour autant, les occurrences de termes sont révélatrices des obsessions qui guident ce rapport : « insertion professionnelle » (68), « entreprise » (76), « apprenti » et « apprentissage » (236) ; alors que « qualification » (52) apparaît moins que « compétence » (74) et « poursuite d’études » (6) n’est quasiment pas évoqué.
Malheureusement, en dehors de la création de places dédiées en 1ʳᵉ Baccalauréat professionnel pour garantir les poursuites d’études des élèves de CAP, les « solutions » proposées sont rarement pertinentes. Elles reposent en grande partie sur la volonté d’amplifier dans les classes de CAP les réformes néfastes de ces dernières années en donnant davantage d’autonomie aux établissements pour les appliquer ou de développer l’apprentissage et le mixage des publics dans les Lycées Professionnels, sans tenir compte des besoins spécifiques et des fragilités des élèves de CAP.
Pour accompagner les élèves de CAP, la CGT Éduc’action revendique un plan d’urgence pour la voie professionnelle : avec notamment un recrutement massif d’enseignant·es, de personnels de santé et sociaux, d’AED et d’AESH et une réintégration des Lycées Professionnels dans l’Éducation Prioritaire.
Montreuil, le 12 novembre 2025
Les retraites sont directement liées au salaire et à l’emploi. La CGT décrypte votre fiche de paie.
100 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires en 2024… un record ! En privilégiant la rentabilité financière à court terme, le CAC 40 et les multinationales affaiblissent l’emploi et étouffent les petites entreprises. Si on augmente la part des bénéfices qui va aux salaires plutôt qu’aux actionnaires, on finance en même temps les retraites.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Les
revenus des ultrariches ont plus que doublé en vingt ans en France. En
février 2025, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi
instaurant un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine de ces
ultrariches, soit environ 1 800 foyers (si c’était adopté au Sénat).
Cela permettrait de rentrer 20 milliards d’euros chaque année dans les
caisses de l’État.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Depuis
2003, les fonctionnaires doivent cotiser à un régime par capitalisation.
Mais, pour récupérer sa « mise » par rapport à ce que l’on a versé, il
faut passer 26 ans à la retraite… sauf que la durée de vie moyenne à la
retraite est de 24 ans !
CONVENTION COLLECTIVE = PROTECTIONS COLLECTIVES
La
convention collective fixe les droits et garanties collectives d’une
branche professionnelle. Elle accorde des droits supplémentaires adaptés
aux spécificités des secteurs (primes, congés, protections
spécifiques…).
PAYER LES QUALIFICATIONS, C’EST FINANCER LES RETRAITES
La
non-reconnaissance des qualifications et l’absence de déroulement de
carrière organisent le déclassement de plus en plus de cadres et de
professions intermédiaires
– notamment de nombreux métiers féminisés.
Face à la pression patronale qui tire les salaires vers le bas, la CGT
revendique la reconnaissance des qualifications, la transparence
des grilles salariales, la garantie de l’évolution de carrière et l’indexation automatique de tous les salaires sur les prix.
PRIMES NON COTISÉES : LE PIÈGE !
L’intéressement,
la participation et certaines primes ne comptent pas pour la retraite.
Résultat ? Un revenu gonflé sur le moment pour celles et ceux qui en
perçoivent, mais aucun droit pour plus tard.
CSG : UN PRÉLÈVEMENT QUI NE CRÉE AUCUN DROIT
La
contribution sociale généralisée finance le déficit de la Sécurité
sociale en étant prélevée sur presque tous les revenus (salaires,
retraites, allocations…). Elle n’ouvre aucun droit à des prestations
sociales. Elle est régulièrement augmentée pour compenser les
exonérations de cotisations. Elle fait peser une part croissante du
financement de la protection sociale sur les travailleur·ses et les
retraité·es. La CGT revendique le financement par les cotisations.
EXONÉRATIONS DE COTISATIONS : C’EST VOUS QUI PAYEZ
Depuis
30 ans, les exonérations de cotisations sociales ont explosé. Pourtant,
ces cadeaux aux employeurs ont un impact quasi nul sur l’emploi… et
négatif sur les salaires !
Les patrons sont incités à compresser les
salaires vers le bas car plus un salaire est proche du Smic, plus il y a
d’exonérations.
Les salarié·es payent donc trois fois :
ATTENTION IMPOSTURE !
L’extrême
droite est l’amie du patronat ! Elle soutient les exonérations de
cotisations qui assèchent nos régimes de retraite. Elle vote toujours
dans l’intérêt des actionnaires et des grands groupes. Elle est contre
l’indexation automatique des salaires sur les prix.
FIN DE CARRIÈRE, LA GALÈRE
L’assurance
chômage n’est ni un luxe, ni un cadeau, c’est un droit auquel on accède
parce qu’on a travaillé et cotisé. Mais, les dernières réformes ont
durci les conditions d’indemnisation de l’assurance chômage.
Recul de l’âge de départ à la retraite + réduction de la durée d’indemnisation + baisse du niveau des droits = précarité grandissante, notamment pour les senior·es.
CONGÉS PAYÉS ET RTT : DES CONQUÊTES SOCIALES !
Les
congés payés et la réduction du temps de travail ne sont pas tombés du
ciel : elles ont été gagnées par les luttes, engagées notamment par la
CGT depuis sa création, il y a 130 ans.
À LA POINTE DU PROGRÈS
Certains
régimes de retraite (SNCF, RATP, EDF) ont permis une meilleure
reconnaissance de la pénibilité du travail et étaient précurseurs.
Plutôt que de les supprimer, il faut étendre ces droits. C’est en ce
sens que ce sont des régimes pionniers : ils montrent le chemin – alors
rétablissons-les !
COTISATIONS SOCIALES : NOTRE PROTECTION SOLIDAIRE !
Les
cotisations sociales, c’est bien plus que des lignes sur la fiche de
paie. Elles servent à financer la santé, la retraite, le chômage, les
congés parentaux et bien d’autres protections essentielles. Chacun·e
cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est une façon de
mutualiser les risques pour ne pas être seul·e en cas de coup dur. C’est
aussi le principe qui a inspiré la naissance de la Sécurité sociale il y
a 80 ans. Afficher ces lignes sur le bulletin de salaire, c’est
permettre aux salarié·es de connaître leurs droits.
ACCIDENT DU TRAVAIL / MALADIE PROFESSIONNELLE : QUAND LE TRAVAIL USE… ET TUE
Alors
que l’espérance de vie en bonne santé stagne autour de 64 ans, chaque
année travaillée en plus augmente les risques de maladies
professionnelles, les accidents du travail et l’usure prématurée,
notamment pour celles et ceux qui exercent des métiers pénibles.
AGIRC - ARRCO
Ce
sont les retraites complémentaires des salarié·es du privé. La création
de l’Agirc a permis que les cadres rejoignent et contribuent au système
solidaire par répartition plutôt que de se tourner vers un système
assurantiel ou individuel. L’épargne, c’est le chacun-pour-soi, alors
que
la retraite, c’est une garantie collective.


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Plusieurs secrétaires généraux de l’organisation cégétiste alertent, dans une tribune au « Monde », sur les risques au travail des mineurs en formation. Ils appellent à la suppression des périodes en entreprise non formatrices et des stages dits d’« observation » en classes de 3ᵉ et de 2de.
Entre avril et juillet, cinq jeunes sont morts au travail. Parmi eux, un apprenti de 15 ans, un lycéen de bac pro de 17 ans, deux élèves de 16 ans en « séquence d’observation » de 2de ont perdu la vie en entreprise. Le plus jeune des morts était un élève de 3e.
Ce ne sont pas des « faits divers » isolés, mais une réalité cruelle : le travail tue, et il tue des mineurs. Selon le dernier rapport annuel de l’Assurance-maladie sur les risques professionnels, en 2023, 1 287 décès liés au travail seraient à déplorer, maladies professionnelles et accidents de trajets inclus, dont 810 accidents du travail reconnus. En la matière, la France est parmi les mauvais élèves de l’Union européenne.
Les moins de 25 ans sont surreprésentés dans les accidents du travail : 2,5 fois plus que le reste des salariés, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). En 2023, toujours d’après les statistiques de l’Assurance-maladie, 32 travailleurs de moins de 25 ans cotisant au régime général sont décédés sur leur lieu de travail, 38 si l’on compte les cotisants à la Mutualité sociale agricole.
Ces chiffres auraient dû alerter. Pourtant, le choix a été fait, depuis 2022, d’augmenter les temps de présence des mineurs en entreprise sous prétexte d’améliorer l’orientation et l’insertion professionnelle : stage d’observation pour les élèves de 2de générale et technologique, aides financières massives pour développer à marche forcée l’apprentissage, parcours différenciés en terminale bac pro.
L’entreprise est un mauvais lieu de formation. D’une part, les stages et l’apprentissage sont discriminatoires dans la mesure où ils reproduisent les inégalités d’accès au marché de l’emploi. D’autre part, poussée par une logique de rentabilité, l’entreprise n’a pas le temps d’accompagner les jeunes : les stages d’observation deviennent rapidement des stages d’exécution de tâches, parfois dangereuses.
En mécanique auto, par exemple, un apprenti ou un stagiaire peut se retrouver à dévisser des pneus à longueur de semaines : aucune plus-value pédagogique… À l’inverse, dans un atelier de lycée professionnel, les élèves vont apprendre à travailler en toute sécurité sur des pannes et des activités de plus en plus complexes.
De plus, au prétexte de « lever des freins » à l’entrée en apprentissage, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018 a diminué la protection des apprentis mineurs : dérogation aux durées maximales hebdomadaire (trente-cinq heures) et quotidienne (huit heures), assouplissement du travail de nuit… La dangerosité de l’entreprise se manifeste également par l’exposition des jeunes à des substances cancérogènes.
La sociologue et codirectrice du groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle Zoé Rollin le confirme : « Nous avons identifié des filières particulièrement exposées, la mécanique et la carrosserie automobile, la coiffure et l’esthétique, et la rénovation de bâtiment. Le taux d’exposition à des cancérogènes y avoisine les 90 %. »
Nous n’oublions pas non plus les violences sexistes et sexuelles au travail (VSST) dont peuvent être victimes les apprentis et les stagiaires, et contre lesquelles il n’existe aucune politique de prévention. Les jeunes sont catapultés dans la vie professionnelle – un monde d’adultes très hiérarchisé – et n’osent souvent pas parler lorsqu’ils en sont victimes par crainte de perdre leur contrat d’apprentissage ou leur stage et de compromettre l’obtention du diplôme préparé.
Nous l’affirmons avec force, il faut supprimer les périodes en entreprise non formatrices, les stages dits « d’observation », en 3e et en 2de générale et technologique, qui n’ont pas de réel intérêt et contribuent à accroître les inégalités. L’apprentissage avant 18 ans doit être interdit : les jeunes doivent être à l’école et non mourir au travail !
Une étude réalisée par l’INRS révèle que les jeunes de moins de 25 ans formés en santé et sécurité au travail pendant leur scolarité ont deux fois moins d’accidents du travail que les autres. Il est nécessaire de renforcer cette formation des jeunes travailleurs aux règles élémentaires du droit du travail, notamment aux règles relatives au droit de retrait, aux principes généraux de prévention et aux possibilités de saisir l’inspection du travail, dès le lycée et dans les centres de formation des apprentis (CFA). En cas de danger ou de VSST, les apprentis et les stagiaires doivent pouvoir savoir vers qui se tourner et exercer leur droit de retrait sans aucune conséquence, ni sur leur parcours scolaire ni sur leur rémunération.
Pour s’attaquer au fléau des accidents du travail, il faut des moyens et des mesures immédiates et concrètes. Parmi eux, une interdiction stricte des travaux dangereux avant 18 ans, un contrôle de conformité des conditions de travail par les services de l’inspection du travail avant la conclusion du premier contrat d’apprentissage. Il est nécessaire de mettre en place une politique pénale intransigeante qui sanctionne sévèrement la délinquance patronale ainsi qu’un doublement des effectifs de l’inspection du travail et des services de prévention.
Les choix politiques et budgétaires des dernières années ont été opérés au détriment des travailleurs et, à l’évidence, au détriment des jeunes en formation qui sont parmi les plus exposés aux risques. La vision managériale néolibérale est une régression sociale : les droits conquis au travail, à la sécurité et au bien-être ne cessent d’être attaqués, et le patronat impose une mise en concurrence rétrograde des travailleurs et des travailleuses.
Cécile Clamme, secrétaire générale de l’Union nationale CGT-Travail Emploi Formation professionnelle ; Christophe Delecourt, secrétaire général de l’UFSE-CGT ; Michaël Marcilloux, cosecrétaire général de la CGT-Educ’action ; Charlotte Vanbesien, secrétaire générale de la FERC-CGT ; Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT-Educ’action.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le jeudi 9 octobre 2025, le ministère de l’Éducation nationale a publié le nouveau cadre de gestion des Assistant·es d’Éducation au Bulletin Officiel. C’est un euphémisme de dire que cette circulaire s’est faite attendre alors que de profonds changements comme l’accès à la CDIsation (2022) sont intervenus ces dernières années. Si des « concertations » insatisfaisantes avaient eu lieu début 2024, tout était au point mort depuis novembre 2024 jusqu’à la publication de ce texte… sans modification substantielle.
Ainsi, malgré quelques clarifications sur les conditions d’emploi, la précarité demeure la règle pour ces personnels :
Au côté des AEd, la CGT Éduc’action se bat pour le respect du cadre de leur mission, l’arrêt des non-renouvellements arbitraires et la mise en place de toute urgence d’une grille de salaires !
Elle rappelle surtout qu’elle porte la revendication de la création d’un Statut de catégorie B pour les AEd et d’un statut d’étudiant·es salarié·es amélioré pour celles et ceux suivant des études.
Montreuil, le 14 octobre 2025
Alors que certain·es de ses prédécesseur·euses n’étaient pas spécialistes de l’Éducation, le nouveau ministre Geffray connaît l’institution et ses rouages pour avoir été numéro 2 de ce ministère pendant plusieurs années. En tant que directeur des ressources humaines puis de l’enseignement scolaire, il a été un des rouages essentiels des politiques menées dans le champ de l’Éducation lors des quinquennats Macron.
Véritable bras droit de JM.Blanquer (que les personnels n’ont pas regretté après l’avoir largement combattu), il est comptable de la mise en place et de l’application de très nombreuses réformes dénoncées par la CGT Éduc’action et la communauté éducative : École de la confiance, généralisation du tout-évaluation, Choc des savoirs-tri social-groupes de niveaux-labellisation des manuels, réforme du bac, réforme de la voie pro…
Alors que le nouveau gouvernement devait annoncer la « rupture » avec les politiques menées des dernières années, cette nouvelle nomination ne marque en rien cette « promesse » et annonce, au contraire, un retour probable d’une politique aux effets délétères pour les personnels et les élèves. Cette nomination est une mauvaise nouvelle à l’heure où l’enquête Talis (sur l’état de l’École) indique que les personnels se sentent abîmés après des années de contre-réformes et méprisés par des politiques éducatives autoritaires.
Plus que jamais, la CGT Éduc’action appelle à maintenir et amplifier la mobilisation pour un changement de politique, pour l’abrogation des réformes macronistes dans l’Éducation et pour construire un autre projet. Elle appelle d’ailleurs tous les personnels à se mobiliser et se mettre en grève demain mardi 14 octobre contre la réforme de l’Enseignement professionnel, mise en application par le nouveau ministre de l’Éducation.
Montreuil, le 13 octobre 2025
La rentrée s’est déroulée dans un contexte de mobilisation et de contestation sociale. Rien d’étonnant au regard des choix politiques ultra-libéraux ayant évidemment des conséquences dans notre secteur de l’éducation. Ces choix ont un impact direct sur la situation des publics reçus par les personnels : situation socio-économique, état psychique, malaise social et sociétal etc… Les conditions de travail des personnels sont intolérables : moyens humains constants, redéploiements inacceptables, salaire bloqué avec un pouvoir d’achat qui se réduit, organisation du travail hors sol. Rares sont les établissements où l’équipe médicale et sociale est au complet, sachant que les personnels interviennent dans plusieurs établissements ou écoles. Il est urgent d’investir dans l’Éducation nationale pour la réussite et le bien-être de toutes et tous les élèves.
La rentrée s’est déroulée dans un contexte de mobilisation et de contestation sociale. Rien d’étonnant au regard des choix politiques ultra-libéraux ayant évidemment des conséquences dans notre secteur de l’éducation. Ces choix ont un impact direct sur la situation des publics reçus par les personnels : situation socio-économique, état psychique, malaise social et sociétal etc… Les conditions de travail des personnels sont intolérables : moyens humains constants, redéploiements inacceptables, salaire bloqué avec un pouvoir d’achat qui se réduit, organisation du travail hors sol. Rares sont les établissements où l’équipe médicale et sociale est au complet, sachant que les personnels interviennent dans plusieurs établissements ou écoles. Il est urgent d’investir dans l’Éducation nationale pour la réussite et le bien-être de toutes et tous les élèves.
La rentrée s’est déroulée dans un contexte de mobilisation et de contestation sociale. Rien d’étonnant au regard des choix politiques ultra-libéraux ayant évidemment des conséquences dans notre secteur de l’éducation. Ces choix ont un impact direct sur la situation des publics reçus par les personnels : situation socio-économique, état psychique, malaise social et sociétal etc… Les conditions de travail des personnels sont intolérables : moyens humains constants, redéploiements inacceptables, salaire bloqué avec un pouvoir d’achat qui se réduit, organisation du travail hors sol. Rares sont les établissements où l’équipe médicale et sociale est au complet, sachant que les personnels interviennent dans plusieurs établissements ou écoles. Il est urgent d’investir dans l’Éducation nationale pour la réussite et le bien-être de toutes et tous les élèves.
En cette rentrée, et comme cela devient une « habitude », toujours aucune création de postes statutaires pour les infirmier·ères de l’Éducation nationale. Pourtant les besoins ne sont plus à démontrer. Malgré cette évidence, dans certaines académies, au lieu de recruter des personnels, c’est le redéploiement (ou partage de la pénurie…) qui a été décidé. Ainsi, dans le département de la Seine-Saint-Denis, ce ne sont pas moins de 39 postes d’infirmier·ères qui ont été redéployé·es sur plusieurs établissements (touchant surtout les lycées professionnels), augmentant significativement la charge de travail des infirmier·ères. Cette nouvelle dégradation des conditions de travail touche également beaucoup d’autres académies dans lesquelles les congés maternité, les arrêts maladie, les décharges syndicales, les temps et les congés de formation etc. ne sont plus remplacés faute de budget et/ou de candidat·es.
Les personnels sociaux font face à des difficultés récurrentes concernant le remboursement de leurs frais de déplacement. La CGT Éduc’action a alerté à plusieurs reprises le ministère à ce sujet car il est inacceptable qu’ils avancent les frais et peinent à se faire rembourser (quand ils y arrivent…).
Des délais de traitement trop longs (parfois plus d’un an), des remboursements partiels, des démarches administratives chronophages sont autant de freins pour bénéficier de ces indemnités dues. Pourtant, le ministère dit avoir pris en compte cette problématique et que des travaux sont en cours afin, à la fois, d’améliorer le traitement des demandes et d’abonder l’enveloppe budgétaire liée à ces dépenses. Force est de constater que ce travail n’a pas dû être mené puisque depuis cette rentrée, des assistant·es de service social réclamant les remboursements de leurs frais de déplacement, se voient répondre non pas une augmentation de l’enveloppe budgétaire, mais une demande de réflexion sur les missions d’intervention dont l’objectif est de réduire les déplacements. C’est une remise en cause pure et simple de nos missions et de l’égalité d’accès au Service public d’Éducation ! Les personnels n’ont pas à faire de choix pour faire face à des restrictions budgétaires imposées.
La CGT Éducation revendique une dotation budgétaire conséquente pour permettre le remboursement des frais de déplacement à la hauteur des besoins, ainsi qu’une revalorisation du taux et une amélioration significative des délais de traitement et de remboursement.
Alors que les personnels se mobilisent massivement pour exiger une autre orientation budgétaire incluant notamment des augmentations de salaire dans l’Éducation nationale, le ministère répond depuis des mois par des mesures techniques liées aux promotions de carrière…
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Le DTA : Dossier Technique AmianteRéalisé par un diagnostiqueur certifié qui doit visiter l’ensemble des locaux, celui-ci doit identifier pièce par pièce, si oui ou non, il repère des matériaux contenant de l’amiante (MCA). Le DTA stipule aussi dans quel état sont ces matériaux, et surtout selon cet état, il préconise différentes interventions afin de préserver les usagers.
Pour qu’un DTA soit efficient, il doit être régulièrement complété et enrichi. Le DTA doit être conservé à vie et doit pouvoir être présenté à tout usager (enseignants, personnel, parents d’élèves) qui en fait la demande au chef d’établissement ou au propriétaire des locaux. Nous vous conseillons donc de demander dès que ce document (en Recommandé avec accusé de réception) à votre hiérarchie et à la collectivité territoriale propriétaire des locaux.
Dans réponse au bout de 2 mois, il faut saisir la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs). C’est très simple, il faut joindre les justificatifs de demande au propriétaire qui n’a pas répondu.
Au moindre doute, remplir une fiche SST (Santé et Sécurité au Travail). Elle doit être communiquée à l’Assistant de Prévention de son secteur. Elle est traitée au niveau local (IEN pour le 1° degré).
Tout personnel qui a un motif raisonnable de penser qu’une situation présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé doit le signaler à sa hiérarchie. Un signalement de DGI peut se faire AVEC ou SANS droit de retrait. La présence d’amiante dans les locaux scolaires représente un danger grave, et s’il n’est pas imminent au sens propre, il est reconnu comme un « risque à effet différé«. En présence d’amiante, il faut faire un signalement de DGI. Pour que celui-ci soit immédiatement pris en compte par la DSDEN, le mieux est de l’assortir d’un droit de retrait.

Depuis le passage en force du président de la République sur la réforme des retraites en 2023, notre pays traverse une grave crise sociale et démocratique. La crise de confiance et même la défiance envers les institutions se nourrit également du mépris opposés aux mobilisations sociales, particulièrement dans l’Éducation nationale (« choc des savoirs », voie professionnelle, etc) mais aussi sur les questions environnementales ou encore avec les dernières non réponses apportées par l’ex-premier ministre Sébastien Lecornu à l’intersyndicale sur la question du budget 2026.
Ces politiques budgétaires, ces choix sociaux, environnementaux et éducatifs sont aussi dangereux : ils ne peuvent que nourrir le désespoir social sur lequel prospèrent les idées d’extrême droite si dangereuses pour la cohésion sociale. Nous les voyons tous les jours, avec inquiétude, s’ancrer dans notre quotidien, notamment professionnel.
Nous rappelons solennellement notre opposition aux idées d’extrême droite : par nature, xénophobe et raciste, l’extrême droite est un danger pour l’École publique, pour nos élèves, nos collègues et pour la démocratie. L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école. Nous poursuivrons nos mobilisations syndicales pour empêcher l’extrême droite de parvenir au gouvernement.
La rentrée dans l’Éducation nationale a confirmé la crise structurelle dans laquelle l’École publique est enlisée. L’Éducation nationale manque de tout : de personnels, de moyens budgétaires (par exemple, les HSE, les IMP, le Pass culture sont rabotés stoppant brutalement des projets engagés parfois depuis plusieurs mois). Tous les personnels, quels que soient leurs métiers, témoignent de plus en plus fréquemment de la perte de sens de leurs métiers, la démission n’étant plus un sujet tabou. Aucune réponse satisfaisante n’avait été apportée par les derniers gouvernements.
Le futur gouvernement devra abandonner la totalité des mesures présentées cet été dans le budget d’austérité, augmenter les salaires sans contrepartie pour toutes et tous, arrêter les suppressions d’emplois prétendument légitimées par la baisse démographique, créer tous les postes nécessaires dans nos métiers, créer un statut de la fonction publique pour les AESH et créer les moyens nécessaires à la rénovation du bâti scolaire.
Alors que les résultats de l’étude TALIS viennent confirmer la perte de sens du métier, le futur gouvernement devra également rompre avec les politiques éducatives imposées aux personnels malgré leur opposition. Cela passe, entre autres, par l’abandon des réformes de tri social telles que le « choc des savoirs » et la réforme de la voie professionnelle, l’abandon du pilotage par l’évaluation, la fin du pacte enseignant. Cela suppose aussi des moyens à la hauteur des besoins pour l’inclusion.
Nos organisations FSU, UNSA Éducation, FNEC FP FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action, SUD Éducation continueront de travailler à des mobilisations en ce sens qui rassemblent largement nos professions pour refuser tout budget d’austérité, pour la justice fiscale, sociale, environnementale et pour l’avenir du service public d’Éducation.
A Paris, le 7 octobre 2025